Extrait du journal

XI — (Suite) Le gendarme de service accourut, croyant à un meurtre et s'empressa de vérifier l'état du coupé qu'il fit ensuite fermera clef pour que les constatations judiciaires pussent s'y faire à la prochaine gare importante; il n'y avait d'ailleurs sur les coussins qu'une petite tache de sang. Et le* train fila^mportant-dans la,fine brume de cette matinée hivernale une rangée de tû tes curieuses et dolentes. Le chef de gare se hâta de faire transporter la malheureuse sur un lit dans son petit loge ment. Il parlait de télégraphier à M. de Grane et.d'appeler le médecin de. Valon. Le gendarme, à son tour, essaya d® la questionner, Mais, elle fit un geste d'immense lassitude et dit simplement : — Qu'on m'emporte... au château... Je vais mourir... Uors oh courut dans.le.village, et enfin un k attelé de deux bons chevaux, garni de las et de couvertures* fut prêt à la r«oir. On l'y installa. Elle gémit : — Qu'on aille vite... vite...' Je sens que je m'en vais... C'est fini... L'attelage prit le galop en évitant les-trous et,les ornières. La mourante, étendue et immobile, ferma ses veux qu'aveuglait tant de lumière. Un instant après, elle les entr'ouvrit. Elle aperçut au loin le ciel coiffant une cime. Et elle éprouva la même sensation d'oucç-. qu'autrefois, .sur ce même chemin, hélas ! eir un jour triomphal; il lui sembla qu'elle allait ainsi, d'un élan, traînée par des Pégases fous, atteindre ce-lointain sommet dans l'azur, et...