Extrait du journal

En fait de ballet, nous sommes bien inférieurs aux an tiens. , , . Nous nous contentons modestement, au moyen de la pantomime, de faire comprendre la passion humaine avec . ses timidités et ses hardiesses, feignant la colère et le calme, l'amour et la haine, lo bonheur ot l'infortune. A Rome, on était beaucoup plus raffiné. * Avait-on, par exemple, dans un ballet, à punir un 'traître ou simplement à faire mourir un des personnages du drame, même celui dont le rôle était le plus vertueux, - savoz-vous ce qu'on faisait ? On so procurait un criminel quelconque ,< on l'habillait . comme l'acteur en scène, do façon à ce que l'illusion fût complète; puis, à l'heure du dénouement, le condamné était substitué adroitement h l'artiste qu'il était charge do remplacer, sans qu'il soupçonnât la conclusion ; puis on le poignardait, ou bien on le brûlait, selon les nécessités do • l'action. Et la foule émue battait des mains et trépignait, , tellement elle trouvait cette mort bien imitée. Lo patient se tordait uans les flammes et se déballait dans d'affreuses convulsions. Obi c'était'émouvant! Nous avons, nous, un mannequin de paille pour faire l'office de victime, dans le cas où l'on a quelqn'un à sup plicier. Vous voyez bien que l'art est en décadence. ; ; Le premier ballet un peu correct fut composé par un Italien nommé Baltazarini, pour Ira noces du duc de Joyeuse, et coûta, disent les historiens, la somme iabuleuse d'un million deux cent mille écus,...