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Le Siècle, 29 octobre 1875

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Le Siècle
29 octobre 1875


Extrait du journal

à une affirmation directe «et précisé telle que celle de la marquise : — Thérèse vous aime, j'ai vu cet amour, 3'ai surpris ses regards, j'ai entendu le tim bre de sa voix émue lorsqu'elle vous parlait ; j'ai excité sa jalousie exprès pour obtenir la confirmation de mes doutes, et je vous dis qu'elle vous aime,- '. Ge n'était pas la première fois qu'élle par; lait de cet amour ; autrefois elle le faisait avec des allusions et des plaisanteries; main tenant elle l'affirmait hautement. Mais il n'avait pas pu arrêter longtemps sa pensée sur Thérèse; il avait fallu suivre la pa role de Mm0 de Lucillière, qui enfin arrivait au buvard. S'il était un sujet qui eût occupé son es prit et son cœur, c'était celui-là. Pendant des journées et des nuits entières, sans.repos, sans relâche, ces feuilles de bu vard étaient restées devant ses yeux,, sans que la volonté, la fatigue, le sommeil, sans qu'aucun moyen pût les écarter. Tout ce que l'imagination peut inventer, il l'avait examiné ; toutes les explications plus ou moins raisonnables, toutes les excusés, il se les était données. Mais, dans ces explications, il y en avait une cependant qui ne s'était jamais présen tée à son idée : c'était cette négation. — Je n'ai point écrit les lettres dont les empreintes ont été prises par ce buvard ; ce buvard n'était pas le mien, ces lettres n'ont point été écrites par moi. Sans doute il ne suffit pas de nier pour prouver, car rien n'est plus facile que de dire ; Je ne suis pas coupable. • . Mais, d'un autre côté, l'accusation non plus ne porte pas sa preuve avec elle; il faut qu'elle aussi fasse cette preuve. La preuve, c'était le buvard. Mais si vraiment elle n'avait pas écrit les lettres dont ce buvard avait reçu les em preintes; . Si ces lettres étaient l'œuvre d'un faus saire?...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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