Extrait du journal

AU PALAIS LES ETRENNES du petit Paul et celles de ses parents , —— ; ; ^ . Elle avait amené son fils unique, le petit Paul, âgé de cinq ans. Il est très rare qu'une mère se fasse accompagner par son enfant, dans cette galerie du Palais de Justice où l'on at tend assez longtemps le moment de coin paraître devant le juge qui tentera de réconcilier les ceux époux et d'empêcher le divorce. La foule des mal unis est toujours, hélas ! trop considérable.^ L'huissier, interpellé par la requéran te, avait déclaré-qu'il fallait compter une bonne heure avant de passer. Lq mère et l'enfant, au lieu de sta tionner dans la salle spéciale, affectée aux femmes, étaient allés s'asseoir- sur un des bancs de la grande salle qui relia la galerie des conciliations à celle des affaires criminelles. Le père arriva bientôt. En apercevant ion épouse, il hésita ; mais le jeune Paul s'élança vers lui, le prit par la main et lui dit : — Mais alors, qui va m'ofïrir mes étrennes 1 — Moi, s'écria la mère, en saisissant la main gauche ce l'enfant dont la droi te était prisonnière de celle du père. — Moi, déclara le mari. L'enfant, s'accrochant à l'un comme l'autre, reprit avec conviction : — AiiAiiï les acheter !... La mère se dressa, regarda son mari -, des larmes perlèrent à ses yeux. — Allons les acheter... répéta le gosse. Ils se laissèrent entraîner vers l'es calier de sortie. On ne les a pas revus....