Extrait du journal

que la politique d'expansion coloniale et la politi que de stabilité gouvernementale ont été vaitcues dans la journée du 27. « Vous dites, s'écrie-t-elle « d'un ton qu'elle veut rendre convaincu, vous dites « que, dans Paris, ce sont les républicai n épris de « réformes que le boulangisme a trompés... Est-ce « en mettant au pouvoir l'opinion qui leB a jetés « dans les bras des Césars que vous comptez les « ramener ? » Enfin, elle termine par une défense — oh ! bien timide — du cabinet et fait un nouvel appel à la concentration. Ce brevet de civisme que se décerne avec tant d'assurance le journal de M. Clémenceau dépasse vraiment toute mesure. S'il y a un vaincu dans l'élection de dimanche, c'est à coup sûr l'homme qui, en 1885, faisait passer à Paris, à une majorité écrasante, une liste radicale socialiste, c'est le protecteur du Conseil municipal de Paris, le défenseur de la Commune, le personnage qui n'a voulu laisser vivre aucun cabinet et que le suf frage de ses collègues excluait à jamais, il y a quelques semaines, de ce fauteuil présidentiel d'où il aspirait diriger les élections prochaines. Et, si le peuple a manifesté un dégoût profond pour une po litique, c'est pour la sienne. Qu'aurait dit la Justice si M. Jacques avait été élu ? Ne l'aurait-on pas vue s'écrier que Paris est pour la marche en avant, pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat ? M. Boulanger est élu et voilà qu'on nous dit que nous sommes les vaincus, à nous qui n'avons accepté du pro gramme de M. Jacques que ces mots : « Candidat de la République » ; à nous, dont les troupes ne se sont point débandées et ont toutes marché à l'as saut du césarisme et de la démagogie. À part quel ques rares exceptions, pourquoi les vainqueurs de 1885 ne se £ ont-ils point montrés dans des réunions publiques ? C'est qu'ils avaient déjà trop le senti ment de leur irrémédiable impopularité. S'il en est autrement, que l'ancien maire de Montmartre expose à ses électeurs, passés en masse au boulangisme, les avantages de sa politique. On verra alors quels sont les battus, des modérés ou des radicaux !...