Extrait du journal

La consommation de sucre en 1903-1904 l'emporte sur celle de 1902-1903, de 327.910 tonnes : or, en ■ supposant que cet accroissement ait été distribué 1 à la fabrication clandestine, ce sucre, ainsi con verti, donnerait 23.709. 520 hectolitres de vin. Soit. Mais il est incontestable que tout cet ac croissement n'a pas été converti en vin de sucre. En 1904-1905, la fabrication clandestine des vins de sucre, étant donné l'effondrement des cours, eût .été une. très mauvaise affaire, et cependantla consommation " de sucre s'est "accrue' par -rap port à 1902-1903 ; elle passe en effet de 371.000 tonnes à 540.000 tonnes, soit un gain de 169.000 tonnes. Ce chiffre représente donc le taux, normal de l'accroissement de la consommation de "bouche. Retranchez ce chiffre de l'excédent de 327.000 ton nes, et vous aurez les quantités qui ont réellement alimenté la fabrication clandestine, soit 135.000 tonnes, ce qui donne 11.376.000 hectolitres. Ainsi la fraude n'équivaudrait môme pas à la faculté légale ! Allons plus loin. Il est à remarquer que la fabrication des vins de sucre ne s'opère pas en toute saison : après le mois de mars, les marcs sont le plus souvent détériorés ou altérés. D'autre part, dès le mois de mars 1904, les cours des vins baissaient. Les vins de sucre n'ont pu être une industrie rémunératrice que pendant les six premiers mois de la campagne 1903-1904 ; de septembre à mars comparons, mois par mois, la consommation de sucre des années 1902, 1903, 1904, 1905 :...