Extrait du journal
Les vacances parlementaires touchent à leur fin, la tribune départementale re devient muette, et la campagne oratoire, dont le discours de M. Thiers a été le principal événement, est terminée. Dans quelle situation laisse-t-elle les partis ? Tous les hommes importants dans leurs départements ont pris la parole. Ils ont tous tenu le langage le plus conciliant et le plus constitutionnel. Un parti nouveau a essayé de se former sous le nom d'intransigeants; mais en portant à six ou huit le nombre de ses membres, on fait preuve d'une grande générosité à son égard. Or une dizaine de personnes, cela constitue à peine un groupe; encore ce groupe s'est-il renfer mé dans une région unique, préparée à le recevoir; c'est tout au plus s'il a essayé de pousser quelques pointes hors de son centre principal. Nous retrouverons sans doute le grou pe des intransigeants à la chambre, mais réduit au même nombre, impuissant à faire une recrue* et obligé, par la force des choses même, à voter avec la gauche. Que M. Thiers, M. Jules Simon, M. Leblond, M. Alphonse Cordier et d'autres encore, qui ont fait entendre leur voix dans ces derniers temps, aient parlé avec modération, c'est dans leur rôle et daps leur caractère; mais d'autres députés, si gnalés jusqu'ici comme des radicaux in tolérants et farouches, ont tenu à peu près le même langage qu'eux et ont fait preuve d'un excellent esprit politique, encouragés en cela par les conseils du chef de l'extrême gauche, conseils dont sa lettre aux Lyonnais nous a montré la sagesse et l'élévation. ' La campagne des discours a donc été pour le parti républicain une occasion nouvelle et décisive démontrer qu'il était un parti de gouvernement compact, uni, discipliné, marchant en rang sur tous les points et dans toutes les directions, uni dans toutes ses résolutions. Cela est d'un bon augure pour la campagne parlemen taire qui va s'ouvrir. Uni, conciliant, in telligent dans ses rapports avec les élec teurs, le parti républicain portera, dans la lutte parlementaire, le même esprit de sagesse politique. Nous ne pouvons pas faire connaître dès aujourd'hui, d'une manière précise, le. plan de campagne qui sera suivi par les gauches. Nous pouvons affirmer qu'il sera mûrement étudié, énergiquement défen du, suivi avec unanimité. Les bureaux se sont réunis fréquemment; aujourd'hui ont lieu les premières réunions générales des groupes; demain commenceront les conférences entre les délégués des bu reaux. Déjà, depuis plusieurs jours, les dépu tés, arrivant de leurs départements, ont échangé leurs idées. Il va sans dire que les programmes ont entre eux des diffé rences quelquefois profondes. De ce qui nous revient de divers côtés, on peut dé...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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