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Le Socialiste, 25 août 1894

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Le Socialiste
25 août 1894


Extrait du journal

Comment ! parce que, du fait d’un « isolé », une marmite aura été déchargée contre la Chambre, il faudra que des délits nouveaux — ou renouvelés de l'Empire du Deux-Décembre — l’apologie et la provocation non suivie d'effet, déshonorent les codes de la République ? Il faudra que, contre les personnes, les lettres de cachet de l'ancien régime soient rétablies sous forme d’arrestations préventives, et que. contre les écrits, la saisie préalable remplace la main du bourreau d'autrefois brûlant en place de Grève ? Et parce qu'un halluciné italien aura mortellement frappé un président de République française à la veille de prendre sa retraite, le jury devra être supprimé — c’est-à-dire le peuple français dépouillé de son attribut souverain, le droit de rendre la justice: en même temps que le huisclos enlèvera les juges au jugement de l’opinion et que l'œil de la délation, avec garantie du gouvernement, sera ouvert sur le secret des correspondances et sur l'intimité du foyer ?...
Le Socialiste (1885-1923)

À propos

Le Socialiste est un périodique ayant paru entre de manière hebdomadaire entre 1885 et 1914. Par la suite, il paraît de façon irrégulière jusqu’en 1923. Il est à ses débuts l’organe du Parti ouvrier (Parti ouvrier français à partir de 1893) fondé en 1882 par Jules Guesde et Paul Lafargue, lesquels font partie de son comité de rédaction. Après l’unification du mouvement socialiste en 1905 et la création subséquente de la SFIO, il devient l’organe du nouveau parti jusqu’en 1914. Il lui reste fidèle après la scission de Tours.

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