Extrait du journal

On pourrait donc trouver dans une diminution, sinon dans une suppression des livraisons en nature, de quoi apaiser M. Snowéden. II semble que M. Ghéron ait quelque intention de ce genre ; mais alors, attention !... Voici l’autre danger. C'est l'Allemagne qui sera directement atteinte par cette transaction car elle a besoin, pour maintenir tant bien que mal son équilibre économique, que soit sauvegardé le principe des livraisons en nature. Pour des raisons qu'il serait trop long de développer, l'Allemagne, qui dominait, avant la guerre, les marchés mondiaux, en est aujourd'hui de plus en plus écartée. L'Angleterre a fermé ses frontières hermétiquement ; l’Amérique du Sud, où l’Allemagne trouvait jadis des débouchés considérables, est absorbée économiquement , par l’Amérique du Nord et la Russie est dans un état morbide. Il ne reste que la France pour l’exportation de son charbon. Si donc l'Angleterre obtient, par notre faiblesse, une réduction des prestations allemandes, que sera l’avenir... pour l’Allemagne ?... et pour nous ?... Question extrêmement grave pour tous ceux qui veulent ardemment le maintien de la paix du monde et qui n'en voient la possibilité que dans un rapprochement économique étroit entre Ta France et l’Allemagne....