Extrait du journal

La statistique du Journal officiel, que nous avons reproduite hier, constatait que sur 2,860 conseillers généraux à élire, il n’y en a eu que 1,850 nommés au premier tour. Le scrutin de ballottage, qui a lieu aujourd’hui, comprend 1V010 cantons, c’est-à-dire plus d’un tiers de la France. C’est donc seulement lorsque l’on connaîtra les résultats du vote qui a lieu en ce moment, que l’on pourra essayer utilement de faire une classification des partis, si toutefois cette classification peut servir à quelque chose. Car, il ne faut pas l’oublier, dans beaucoup de cas, la nomination d’un conseiller général, pas plus que celle d’un conseiller d’arrondissement, ne peut servir de base à une appréciation exacte des opinions politiques des électeurs qui ont concouru à cette nomination. Dans un assez grand nombre de cantons ruraux, où le mandat de conseiller général se transmet pour ainsi dire héréditairement dans une famille riche et influente, l’opinion politique du candidat entre à peine en ligne de compte dans l’esprit des mangants, préoccupés avant tout des intérêts matérielle leur contrée; et pourvu que le représentant de la localité se maintienne dans une certaine moyenne d’idées conservatrices, il peut à son gré passer du camp bonapartiste, ou légitimiste dans celui des orléanistes ou môme des républicains modérés sans que ce changement d’opinion ait une influence sensible sur le vote de ses électeurs....