Extrait du journal
Le vif mouvement d’admiration qui s’est manifesté dans toute l’Allemagne en faveur du capitaine « de Koepenick >» dénote chez nos voisins, une sorte de trouble cérébral dont nos hommes politiques feront bien de tenir compte, car il semble présager, pour l’avenir, des heures plutôt sombres. Certes, pour un « boudin », c est un trait de génie que de s'en aller, revêtu d un uniforme de capitaine, requérir l’armée et la police afin de contraindre, à lui vider le contenu de la caisse municipale, un bourgmestre et_ son caissier. Les scènes burlesques qui accompagnèrent cet exploit auraient du succès au théâtre. Mais, si l’on raisonne froidement, on s'aperçoit que ce trait à la Robert Macairn a surtout obtenu des applaudissements, parce qu’il a eu pour victimes des militaires, généralement détestés, qui professent envers les bourgeois et le modulo, un souverain mépris. Remplacez les soldats par des civils et vous vous trouvez en présence d’un exploit d’apaches, d’un coup d’audace comme il s’en commet journellement dans toutes les grandes villes. Combien plus géniales et plus fructueuses ont été les combinaisons diplomatiques de Bismarck ; la fausse dépêche d’Ems restera, quand même, une conception plus abracadabrant que celle de Voigt ; elle a valu aux allemands deux provinces et une potée de milliards, tandis que le faux capitaine a hérite seulement de 125.000 fr., à lui légués par une patriote dresdoise et, d’une autre de scs concitoyennes, d’une petite rente hebdomadaire de 50 marks. 11 est vrai que dans sa prison, les cadeaux affluèrent, des montagnes de saucisses, des tonnes de choucroute et des milliers d’hectolitres de bière lui parvenaient, grâce auxquels il pouvait calmer sa faim et apaiser sa soif inextinguibles. Riche, il va enfin convoler en justes noces et il cessera de battre la semelle sur scs vieux jours, pendant lesquels il jouira tranquillement du fruit de son forfait. Aux dernières nouvelles, il abandonne la cordonnerie et se fait campagnard ; cela causera une sensible satisfaction à M. Mélinc qui pleure sur le manque de bras de l’agriculture....
À propos
Titre fondé en 1869 par le banquier Merton, la particularité du Soir est, comme son nom l’indique, de paraître après tous les autres journaux à partir de 19h30. Ayant des sympathies impérialistes à l’origine, le journal se ralliera par la suite à la République tout en poursuivant sur une ligne politique conservatrice, oscillant entre le centre droit et le centre gauche. Le Soir reste un journal d’affaires défendant avant tout les intérêts financiers des différents groupes qui furent à sa tête. Le Soir cesse de paraître en 1932.
En savoir plus Données de classification - harduin
- darcet
- abd el aziz
- aversa
- voigt
- nicolas
- ruau
- martin
- guillaume
- daily
- londres
- allemagne
- marrakech
- rome
- vienne
- turquie
- francfort
- maroc
- congo
- russie
- parlement
- union
- union postale
- bibliothèque nationale
- la république
- thomson
- autriche hongrie
- allez frères
- salon des artistes français