Extrait du journal

M. Méline et ses amis nous avaient promis monts et merveilles du tarif protectionniste inauguré le l,r février dernier. Eux seuls savaient comment il faut s’y prendre pour développer l'industrie nationale, pour rendre la vie plus facile et plus douce à tous les Français, pour enrichir le producteur, pour mettre le consommateur a 1 abri des falsifications étrangères, pour rendre à notre pays son indépendance économique, anéantie par les néfastes traités de 1860. Enfin, nous allions n être plus tributaires de l’Angleterre, de l’Allemagne, de l'Italie, de l’Espagne, des Etats-Unis; le meilleur de notre or et de notre sang n’allait plus couler par toutes nos frontières de terre et de mer, nous appauvrissant au furet et à mesure que les autres peuples s’enrichissaient à nos dépens. (Vêtait bien la régénération de notre agriculture et de notre industrie qu'on avait entreprise, et l’on portait la bonne parole sur tous les peints de la France, comme à la tribune de la Chambre et à celle du Sénat ; et l’on avait vraiment des airs d’apôtre ; saint Pierre n’était pas plus apitoyé et saint Paul plus pressant et plus vibrant. M. Méline combattait ardemment pour sa foi, et pour sa foi il eût volontiers souffert le martyre....