Extrait du journal

Pas banale l’histoire du Danois qui veut que Dieu protège la France. Quand même !... a dû s’écrier Déroulèdc en lisant le récit de l’incident. Notre brave président en est resté baba, disent les dépêches. Nous le croyons sans peine ; il ne s’attendait guère à recevoir une leçon de catéchisme. Jadis F loquet se tailla une popularité par un « Vive la Pologne, Monsieur !... » qui eût tin retentissement énorme. Mais les temps sont changés et nous commençons à prendre la douce habitude de ne pas nous mêler, en politique et en religion, des affaires de nos voisins. Sous peine de passer pour des gens de mauvais goût, il faut suivre les conseils de Bérenger qui aimait qu'on soit prussien en Prusse, à la condition qu'en France on restât français. Quelques publicistes catholiques déclarent ' que Dieu a poussé un soupir de soulagement lorsqu’on l’a déchargé du soin de protéger la France; il avait assez de celte lourde mission, comme nos diplomates avaient assez de. la charge de protéger les catholiques en Orient et les turcs en Chine. Tant que nous avions conservé en légende, sur nos monnaies, le « Dieu protège la France ! m que nous avaient légué nos pères, tout allait bien. Maintenant c'est fini ; il faut, pour retrouver la devise,trifouiller dans le fond du cœur des danois étant légendaire, nous pouvons nous aimer beaucoup, du reste, .d’après ce qu’ils ont répété sur tous les zoos. La fidélité du danois est légendaire; Nous pouvons nous estimer heureux d’avoir conservé des sympathies dans le pays des chiens si renommés. Mais elles sont conditionnelles ; il nous faudra, si nous tenons à recouvrer l'amitié de cette partie du nord, nous résoudre à faire la paix avec la Providence, rétablir promptement le concordat et rechristianiser les Gaules, ce qui sera un hommage à Christian. Ce qui m’étonne c’est qu'un autre danois n’ait pas fait, à M. Fallières, l’article pour les d’Orléans étroitement apparentés aux rois de Danemarck. C’eût été complet 1...