Extrait du journal

LA POLITIQUE RÉINTÉGRÉ, PAS RÉHABILITÉ On raconte qu’au siècle der nier, une reine quelque peu ex citée interpellait ainsi son favo ri : « J’ai pu, par décret, faire de toi un général, un ministre, un duc ; je n’ai ja mais pu en faire un gentilhomme. »> La République est, elle aussi, de ces souveraines qui comblent de titres et d’honneurs leuns favoris et doivent s’avouer quelles nen feront jamais de galants hommes, entourés d’estime et méritant le respect. Elle peut, par caprice, ramasser ses favoris au fond des Loges, des casernes et des alcôves ; elle peut les couvrir de titres, de panaches et de baisers. Le goujat restera toujours goujat et elle ne fera pas un gentilhomme et un ga lant homme de l’individu qu’une tare morale a déconsidéré ou qu’une tare physique a défiguré. La République est comme cette reine, elle peut, par aberration d’esprit ou perversion de cœur, combler ses favoris, leur prodiguer les grâces, les élever aux postes lucratifs ou honorifiques, leur dispenser les commandements et les présidences, les réintégrer par décret,elle peut les traiter en favoris, elle n’en fera ni de galants hommes, ni des gentils hommes. Il ne suffit pas de quelques lignes a 1 Officiel pour que M. Peigné, disquali fié comme délateur, retrouve comme gé néral la sympathie de ses camarades, le respect de ses soldats et même l’estime de ceux qui lui confèrent ou restituent ses grades et son panache....