Extrait du journal

Il y a peut-être en cela, je le concède, une circonstance atténuante, et je com prends que, réduisant votre rôle à celui d’un insecte brillant, vous teniez à faire entendre au monde entier, au lendemain d’un raout chez quelque adventice reine du plaisir, que vous avez su habilement « conduire un cotillon à l’américaine », alors que votre mère met toute sa fierté à publier son nom, la forme de son cha peau, la couleur de sa robe, à côté du nom, du chapeau et de la robe de quel que hétaïre en faveur, dans le compte rendu d’un handicap ou d'un concours hippique. Mais où je retrouve les circonstances aggravantes, c’est lorsque vous ajou tez : Quand bien même aurais-je reçu l’éducation et la formation requises, il est plus que probable que ma famille ne me fournirait point les capitaux néces saires. » C’est mettre le doigt sur l’une des plaies les plus dangereuses de la menta lité des fils de famille. C’est donc un principe établi, que seuls pourront travailler et se créer une situation, ceux-là qui auront reçu préa lablement des capitaux paternels ! C’est donc une nécessité admise, qu’avant de se mettre aulabeur, il faille posséder les fonds qui dispenseraient, à la rigueur, de s’y adonner ! Je regarde autour de moi, et je cons tate que, dans toutes les branches du commerce et de l’industrie, l’immense majorité des patrons qui ont assis le bon renom de leur maison, en même temps qu’une situation pécuniaire en viable, sont des travailleurs qui ont dé buté sans capitaux. Ils sont les fils de leurs œuvres. A les citer, je serais infini. Et, si je réfléchis sur la marche des choses dans les pays voisins, où, Dieu merci, une loi dissolvante n’oblige pas le pore de famille à assurer des capi taux à ses fils, je constate encore que, partir de rien et avec rien est, dans la plupart des cas, l’origine effective des...