Extrait du journal
La vue s’étend au loin sur les vastes plaines dont un grand nombre cultivées, et d’autres demeurent encore à l’état de step pe», faute de bras ou de moyens pour les mettre en rapport. L’aspect n’est donc paa riant; rien de pittoresque ne lui donne le charme des pays accidentés auxquels la variété enlève la monotonie de l’isolement. Le costume des paysannes de la petite Russie, quoique assez éclatant, lea Jours de fête, n’est pas d’ordinaire fait pour ani mer le paysage. Ce qu’on voyait le plus fréquemment du château, c’était des groupes de femmes maigres et noires, à peine couvertes d’une chemise de grosse toile, aux épaulette» brodées de laine rouge et bleue et d’un court jupon d’indienne à fleurs, la tête chaudement enveloppée dans un châle de laine jaune, ou bien une fourmillière de marmots en chemise sale, au teint hâlé,auxcheveux d’un blond inégal,qui se roulaient sur une couverture en grignotant des graines de tournesol. Ceci est une des occupations favorites des paysans russes. La microscopique amande contenue dans chaque graine est assez agréable au goût, mais il faut vraiment avoir la patience et l’indolence qui caractérisent encore ces anciens serfs, pour se livrer pendant des journées entières à cette manie. Deux femmes et deux enfants compo saient, en ce moment, la famille du prince; la princesse, qui avait passé l’été aux eaux de Carlsbad, étant attendue d’un jour à l’autre. La plus âgée des deux était une tante presque sexagénaire, vieille fille à l’esprit étroit, qui n’avait jamais pu trouver de de mari au temps où il lui était raisonna blement permis d’en chercher un, et qui avait fini par ee résigner en s’installant chez le père du prince actuel, son frère, et,àli mort de celui-ci,chez son neveu dont elle administrait la maison pour tout ce qui était soin du ménage. Elle faisait donc partie du château, comme un vieux meuble qui s’est pour ainsi dire incrusté dans les murs et qui ne le quitte que pour tomber en poussière. La tante Cathia, — c’est le nom que tout le monde, égaux ou servi teurs, lui donnait familièrement, — n'avait jusque-là joué aucun autre rôle que celui...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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