Extrait du journal

Lettre de Munich Munich, le 4 octobre. Le ministère a salué la nouvelle Chambre par la demande de nouveaux crédits extra ordinaires. C’est signe qu’il n’en redoute pas trop la majorité, en dépit des menaces qui lui sont prodiguées depuis quelque temps au nom du parti patriote. Tout bien considéré, l’absence a un déficit dans le budget de 1876 n’est pas, d’ai'lcurs, ce qui eut pu reconquérir au ministère Pfretzschner-Lutz les sympathies de la fraction patriote, car celle-ci n’a pas l’air de se sou cier outre mesure de la question financière ni des lourdes charges qui incombent au peuple par une augmentation toujours croissante des impôts. Les patriotes sont tout entiers à leur Adresse au roi, qui est déjà rédigée et que le vice-président de la Chambre, M. Kurz, a touchée, pour ainsi dire d une baguette magique par sa propo sition, déposée à la lin de la première séance do la Diète. L’adresse à la couronne contiendra des remontrances respectueuses à l’égard de MM. P retachner, Lutz et amis, et si le roi veut comprendre ce que cela signifie ; il congédiera ce ministère pour on former un autre qui agrée aux patriotes ; mais s’il s’o piniâtre à ne point saisir la moralité do celte adresse ? Je doute assez que dans ce cas la majorité ultramontaine soit tout à fait à la hauteur des circonstances et re fuse catégoriquement de voter le budget, car le peu de poids que Louis II attache rait donc à l’adresse ferait tout simplement que beaucoup de patriotes, découragés, renonceraient à toute opposition et, de guerre las, dès le début, s’en iraient ren forcer les rangs des nationaux-libéraux. C’est à quoi l’on doit s'attendre absolu ment, si le roi ne tient nul compte de l’a dresse des patriotes. Une manière plus vi rile de procéder eût été de ne point taire d’a dresse du tout et de mettre le ministère en demeure de so retirer par un refus de lui accorder le budget. Telle est, en effet, la meilleure des adresses au trône, lorsque les conjonctures sont telles qu’on les remarque aujourd'hui en Bavière ; mais c’eût été brûler ses vais seaux, et pour faire cela, il faut beaucoup de résolution. L’adresse à la couronne qui va faire le sujet des débats de la Chambre ne parlera jamais aussi haut, quelle quelle...