Extrait du journal
— Tu vas me comprendre, continua la princesse, et de ce petit entretien sortira le bonhenr pour toi et le calme pour moi, je l’espère. Tes instincts, tes pressenti* ments, si tu veux, no t’ont pas trompée. Oui, il y a en moi comme une réminiscence de mes premiers rêves de jeune fille. Le comte Michel réunit en lui, il est vrai, toutes les qualités que j'aurais désiré trouver dans l’homme à qui je voulais don ner mon amour et confier ma vie Je ne l’ai pas c-onnu en temps, et ton frère est devenu mon mari. Nadièje serra la main de sa belle sœur de façon à lui faire sentir qu’elle la com • prenait. — Eh bien I mon enfant, puisque tu sais ce que j’ai éprouvé de déceptions, tu com prendras aussi l’hésitation, l’entraînement, qui ont pu avoir quelque influence sur mon cœur. Il y a des heures où je me transporte dans le pays des illusions, où l’amour vrai, l’amour de l’âme se montre à moi comme une possibilité. Dans ces mo ments le comte m’est apparu plus d’une fois avec ses brillantes qualités. Mais tranquillise-toi, enfant, le songe a vite cédé la place à la réalité. J’ai toujours été, je serai toujours une honnête femme, assez maîtresse d’elle-mêmo pour ne jama’s donner d’empire aux passions qui condui sent au mal. Tu m’as réveillée un peu plus vite par tes révélations, et tu as bien l’ait. Pardonne-moi les souffrances que je t’ai occasionnées. Quant à ce que tu peux croire d’un amour que le prince éprouve rait pour moi, tu es encore et heureuse ment dans l’erreur. Jamais un mot ne lui est échappé qui n’ait pu être entendu par tous. Aucun aveu, aucune démonstration ne sont venus confirmer ot rendre sérieux quelques hommages que tout homme du monde peut rendre à une femme sans s’en gager ni l’engager en quoique ce soit. — Et cependant hier, en ma présence il a parlé. — Hier, il a parlé à l’artiste, chère sœur, à la mélodie, et de ces effusions-là, tu n’as p&s à être jalouse. Ntea-tu pas toi même une grande artieU? •— Merci, oh ! merci, chère Olga. Tu ne sais pas tout le bien que tu me fais, — par...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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