PRÉCÉDENT

Le Soleil, 10 avril 1873

SUIVANT

URL invalide

Le Soleil
10 avril 1873


Extrait du journal

L'Assemblée nationale s’est séparée hier après avoir voté le projet de loi sur les in demnités à accorder aux départements en vahis. Elle a sagement accordé les 110 millions réclamés par le gouvernement pour la ville do Paris ; elle a en mémo temps ajouté 20 millions à la part réservée à la province. Cette dernière se trouve ainsi por tée à 120 millions. Nous nous félicitons de cette transaction, qui, nous l’espérons, fera cesser toutes les récriminations de part et •autre. Un regrettable incident a marqué ces dernières séances. M. de Sugny, rapporteur de la commission des marchés, a déposé un rapport sur les marchés de Marseille. Parmi les pièces Justificatives se trouve une dépo sition d’un M. Nicolas, ancien colonel de la garde nationale à Marseille. No connaissant pas cette déposition, nous ignorons jus qu’à quel point elle peut être injurieuse pour M. tient, ancien préfet des Bouches-du-Rhô ne, aujourd’hui député. Quoi qu’il en soit, M. tient e eu l’idée extraordinaire do rendre l’honorable M. de Sugny personnellement responsable des allégations de M. Nicolas. Si cette théorie était admise, le rôle de rap porteur deviendrait absolument impossible. On serait responsable do toutes les pièces et do toutes les allégations que l’on produirait, du blanc et du noir, de l’accusation et de la réponse, des attaques contre M. tient et de la défense de M. tient. Cela choque le sens commun. M. tient n’avait donc pas à demander raison à M. de Sugny du document dont il s’agit, pas plus qu’un adversaire deM. tient n’aurait eu le droit de demander raison à l’honorable rapporteur des allégations conte nues dans la déposition de M. tient. Nous sommes étonnés que M. Laurent Pichat et M. Edmond Adam, choisis comme témoins par M. tient, n’aient pas fait comprendre à leur collègue et ami combien sa demande de réparation était inadmissible. Les deux té moins de M. do Sugny, M. Eugène Chaper, député de l’Isère, et M. le vicomte de Rainneville, député de la Somme, ont rétabli les vrais principes en déclarant qu’ils refuse raient, quant à eux, leur concours à une ren contre qui se produirait dans de pareilles conditions. Il est clair que si le cartel de \I. tient avait été accepté, l’exercice du mandat par lementaire devenait désormais impossible. On aurait arrêté toutes les discussions par l’envoi de deux témoins. Ce que nous en disons-là n’est pas une théorie imaginée pour le besoin de la cause. A la fin de l’Empire, un député impérialiste ayant envoyé doux témoins à M. Ernest Picard dans des con ditions analogues, nous avons énergique ment soutenu que c’était non-seulement le droit mais le devoir de l’honorable député de la gauche de décliner la provocation qui lui était adressée. Tous les journaux répu blicains étaient alors de notre avis. Aujour d’hui ils paraissent d’un autre sentiment....

À propos

Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.

En savoir plus
Données de classification
  • barodet
  • nicolas
  • de rémusat
  • cantonnet
  • j.-j. weiss
  • de gontaut-biron
  • fontanet
  • edmond adam
  • legorrec
  • caspas
  • paris
  • lyon
  • madrid
  • france
  • espagne
  • marseille
  • valence
  • italie
  • versailles
  • vienne
  • la république
  • assemblée nationale
  • société franklin
  • l'assemblée
  • m. j
  • parlement
  • parti radical
  • bouches-du-rhô
  • ambassade d'espagne