Extrait du journal
LA POLITIQUE Il BRÈCHE OUVERTE SM. Pelletan publie, dans le Matin, un article bien significatif et malheureusement trop vrai, à propos de l'impôt sur le revenu et de la déclaration obligatoire. Cette déclaration, repoussée jadis comme une abomination fiscale, le Sénat vient de lui donner son adhésion, sinon enthousiaste, du moins résignée. Quel que soit le motif du vote, quels que soient les euphémismes dont on ait essayé de couvrir cette déclaration, le principe n'en est pas moins accepté et, comme le dit M. Pelletan, 1? brèche est ouverte, et il conclut : « Une fois le principe accepté et installé dans nos lois, quelle objection peut-on opposer à une justice fiscale complète ? » Rien, malheureusement, de plus vrai ! Il en sera de l’immunité de la rente com me de la déclaration du revenu. Les Chambres ont voté que le nouvel emprunt serait frappé d’un impôt. Le principe est accepté. Quelle objection sérieuse pourra-t-on opposer aux socia listes quand ils demanderont que cet impôt soit établi sur tous les titres de rente antérieurs à l’emprunt de 1914 ? C’est ainsi que, pas à pas, lentement et sûrement, la révolution poursuit son plan et accomplit son œuvre. Cette besogne, en matière fiscale com me en toute autre, lui est facilitée par l’aveuglement et la faiblesse des préten dus modérés qui s’indignent toujours an début et cèdent toujours à la fin. Les radicaux et les socialistes con naissent trop bien le tempérament des modérés pour s’étonner de leurs premiè res résistances ; ils ne se découragent pas. modifient quelques termes de leurs projets, en atténuent ce qu’ils pourraient croire d’excessif et de provocant. Peu à peu, les modérés sont si bien flattés, caressés englués, qu’ils parle mentent, reculent et ce sont leurs pro pres chefs : les Méline. les Waldeck. les Ribot, qui capitulent et livrent la place à l’ennemi. Ils ont eux-mêmes ouvert la brèche, en reconnaissant le principe des lois de révolution. Il ne reste plus aux radicaux et aux socialistes, entrés dans la place pour s’y installer, qu’à tirer des principes les conséquences qu’ils comportent et amé nager la République au goût et au profit du radicalisme iacobin et du socialisme anarchiste. I.a tactique radicale est fort habile, la méthode socialiste est très pratique. Ils se font, des modérés de la Républi que. des complaisants et des complices...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
En savoir plus Données de classification - mohn
- pease
- habsbourg
- richelieu
- pelletan
- sven hedin
- sirr
- ail
- balti
- charles vi
- russie
- baltimore
- allemagne
- france
- vichy
- angleterre
- paris
- finlande
- atlantique
- norvège
- m.
- les grecs
- gould
- conseil d'etat
- bt
- union postale
- sénat
- la république
- drouot