Extrait du journal

nous empêcher de songer à la tristesse que dut, certain jour, éprouver cet ex cellent Fontaiies, témoin, lui aussi, de faits imprévus qu’il réprouvait, et dont toute sa génération s’éfait. involontaire ment rendue complice. Presque aussitôt, nous rencontrions sur le boulevard un de nos amis d'en fance, capitaine dans un régiment de la frontière, et dont nous tairons te nom. Et. vouJant. vérifier l’exactitude des renseignements qui ont déterminé un homme de l’autorité de M. Faguet à jeter un tel cri d’alarme, nous posons à l’officier on congé cette question : — Est-il vrai, mon cher ami, que tes jeunes gens qui arrivent en ce moment sous tes drapeaux soient, en général, à ce point fin’enfichâtes, qu’ils accueil lent sans révolte les idées de Failli pa triote Hervé ? — Il m’est difficile, nous rèpond-il, de me rendre compte de la mentalité de mes hommes sur ce point spécial. Toutefois, je ne serais pas surpris qu’une enquête bien menée fournit à ce sujet des révélations lamentables. Vous savez que depuis peu il nous est prescrit de faire à nos hommes des cours dits d’instruction générale. J'ai voulu me rendre compte, à l’ar rivée de la dernière classe au régiment, de ce que savaient déjà les bleus qui mêlaient confiés. Je leur ai fait faire le cercle et je leur ai posé quelques questions, aussi sim ples, aussi élémentaires que possible, sur l’histoire et la géographie de leur pays. — Quelqu’un de vous pourrait-il me citer le nom d’un grand homme ? Silence absolu dans le rang. Or, il y avait là un bachelier. Enfin, timidement, quelqu’un mur mure : Napoléon Ier. — Soit. Eh bien ! qu'a-t-il fait ? — Il a gagné la bataille de... SaintQuentin. (Sic). Je ne bronche pas. — Voyons ! un autre nom ! T'nc per mission de minuit à qui pourra citer un autre nom de grand homme ! Nouveau silence. Remarquant l'hésitation d’un grand blond qui paraissait avoir quelque chose à dire, je l’encourage et il nomme : Attila ! Mon cœur commençait à se serrer. Malgré tout, je continue à interroger, imperturbablement. — Attila ! Soit. Eli bien, qu’a-t-il fait ? Vit-il encore ? — Oui, mon capitaine. Il habile Rocroi. (Textuel). Je n'ose 'vous communiquer ce qui m'a été répondu au sujet de la situa tion géographique de la France. Cette fois, les larmes me sont montées aux yeux. Notez qu’on ne peut pas dire que j’intimide mes hommes. Je pousse avec eux la bonté jusqu’à la bêtise. L’autre jour, j’ai -passé une heure à leur con...