Extrait du journal

transformation sans en avertir leurs collè gues, sans soumelüre à leur juste contrôle ce nouveau gaspillage des deniers publics. Ils ont omis de prévenir qui que ce soit de cette initiative singulière, fis ont omis bien autre chose... Le trône de l Empereur En errant dates les vastes couloirs du pa lais, après avoir visité les travaux du jardin d’hiver, je suis revenu à lu salle de jeu dont, indiscrètement, j'ai ouvert la porte. A gauche, dans un coin, relégué comme un meuble de théâtre, hors d’usage, j'ai aperçu un fauteuil de style Empire, vêtu de velours rouge, le dos’ semé d'abeilles, avec un N immense couronné de laurier. Je me renseignai encore. J'avais devant moi le trône de Napoléon 1er. Je regardai de plus près. De nombreux ornements manquaient. Le dossier était déchiqueté et le velours lacéré de coups de ciseaux. Des frelons avaient arraché les abeilles, des corbeaux avaient enlevé les aigles et, sans doute, à certains anniversaires, des pleutres avaient fait gémir ses antiques ressorts et souillé de leur contact la cou ronne de laurier, reproche toujours vivant des actuelles déchéances. Je ne suis pas bonapartiste, certes. Pour tant. ça m’a fait mal au cœur en songeant que M. Cocu la avait pu s’asseoir quotidien nement sur le petit fauteuil de velours rouge, semé d "aigles el d’abeilles, el prendre ainsi la revanche républicaine de sa gloiro impériale. Fernand Rousselot....