Extrait du journal

tent à venir écouter les nombreuses raisons qu’ils ont à faire valoir auprès de vous pour vous dé montrer que nous avons tous le devoir de nous associer, afin d’en finir une bonne lois avec tous les bourgeois et tous les exploitateurs dont se compose la société corrompue dans laquelle nous vivons. Comment se fait-il qu’à un appel al sincère et si loyal, vous vous soyez toujours *eooutrés indifférents'2. Si vous n’accourez pas avec abnégation et bonne foi pour vous réunir à vos compagnons, afin de former la vraie société laborieuse et chercher le moyen do travailler à l’émancipation, nous pouvons vous dire que vous ne méritez pas lo nom d’hommes libres, d’hommes indépendants ! Ne faites aucun cas de ce que vous diront les bourgeois, nos cruels ennemis : ils vous diront que nous essayons de semer la discorde et l’inimitié dans vos rangs, que nous voulons voler aux riches ce qui leur appar tient, disent-ils, par le droit de propriété, que nous sommes les ennemis de la République, et mille autres choses qui n’ont aucun caractère de vérité; car nous sommes les amis les plus décidés de la liberté et les partisans les plus résolus d’un régime qui doit permettre à chacun de gagner son pain à la sueur de son front, et c’est pour cela que nous voulons que tout ce qu'il y a de vague et d’inutile dans le monde disparaisse. Cependant, pour réaliser la grande œuvre que nous nous sommes proposés de mener à fin, il est nécessaire que, tous unis, comme si nous étions une seule personne, nous fassions en sorte d’éviter lo mal qui depuis si longtemps vient corrompre les entrailles de la société. Qui peut croire que si nous n’essayons pas nousmêmes d’apporter un remède à tout ce mal, de détruire pour toujours cette race d’exploiteurs qui prennent tout le fruit de notre travail sans avoir autre chose en vue que d’augmenter ses richesses d’une façon scandaleuse sans prendre garde au pauvre qui meurt de faim, qui peut...