Extrait du journal

' Le Syndicat de la presse, nos lecteurs le savent, a décidé qu’avant le vote défi nitif de la loi sur l’espionnage, une dé marche serait faite auprès des pouvoirs publics pour demander des modifications à certains articles de cette loi. La délégation de la presse devant être nommée mercredi prochain seulement, par une assemblée générale des journaux politiques quotidiens de Paris, quelquesuns de nos confrères ont paru craindre qu’il ne fût alors trop tard pour intervenir utilement. Le Sénat, en effet, comme la Chambre, aurait pu, avant de partir pour les vacances, voter le projet sans modK fications et sans débat. J’étais préoccupé, comme eux, de ce danger, et, en ma qualité de membre du Syndicat, j’ai fait personnellement quel ques démarches pour éviter qu’une nou velle surprise ne se produisît. Je me suis d’abord renseigné auprès de M. Pierre, l’obligeant secrétaire géné ral de la Chambre des députés, sur le point précis auquel est arrivée la procé dure parlementaire relative à ce projet de loi. La loi dite d’espionnage a été définitive ment votée par la Chambre des députés. 11 n’y a eu qu’une seule lecture, l’urgence ayant été demandée et accordée lors du dépôt du projet de loi. Quant au Sénat, hier matin, il n'avait pas encore reçu le projet de loi voté par la Chambre des députés. Muni de ces renseignements, je me suis rendu à la présidence du conseil pour demander à M. Ribot de ne pas proposer au Sénat le vote immédiat de la loi, afin de nous laisser le temps de lui présenter nos observations. M. le président du conseil, qui était au courant de la situation, m'a déclaré tout de suite qu’il s’était entendu avec son collègue M. le garde des sceaux afin que la loi fût portée tout simplement au Sénat pour ordre et que le vote immédiat n’en fût pas demandé. Par conséquent, la question reste en tière et nos observations pourront être : présentées en temps utile. Kdenaed Hervé....