Extrait du journal

EN BELGIQUE i [)vj»êclic9 tic nos correspondant-: particuliers) Bruxelles, 13 juin, midi. Celle journée du 13 juin, que la population bruxelloise attendait avec anxiété, s'an nonce assez calme. Ce matin, à la première heure, le conseil général du parti ouvrier a fait afficher sur les murs de Bruxelles la protestation sui vante : Une grande manifestation légale cl paci fique devait avoir lieu à Bruxelles aujour d’hui. Le bourgmestre de Bruxelles, qui avait autorisé la manifestation libérale du 31 août 1884 et la manifestation catholique du 7 septembre 1884, l’a interdite. Nous protestons avec énergie contre cette interdiction qui enlève à la classe travail leuse le moyen de faire entendre scs plain tes et ses protestations. Nous avoins assuré au bourgmestre que l’ordre ne serait pas troublé un instant. Nous savions que nous pouvions compter sur le concours des ouvriers de Bruxelles et de la province. 11 faut que la clause ouvrière mon Ire tout l’odieux des mesures vcxatoircs et scanda leuses prises en s’abstenant soigneusement de toute manifestation. Lo bourgmestre a enlevé au commerce bruxellois une recette certaine de plusieurs centaines de mille francs. Les petits com merçants souffriront donc de l’inqualifiable décision de ce magistrat. En outre, le gouvernement a dépensé plus d’un million en rappelant sous les drapeaux plusieurs classes de milice et en prenant d’absurdes et inutiles mesures de précaution. Le ministère clérical et le bourgmestre libéral de Bruxelles sont d’accord pour fouler aux pieds les droits des ouvriers et pour organiser de concert le blocus de Bruxelles. Vous savez déjà que pour remplacer la manifestation interdite le parti ouvrier avait décidé de convoquer aujourd’hui à Bruxelles un congrès ouvrier auquel pren draient part les délégués des associations ouvrières au nombre de 400 environ. Le local choisi était la salle Saint-Michel, rue d’ür. Une première séance, commencée à dix heures du matin vient d’avoir lieu ; elle n’était pas publique. On a remis à Anseclc, le chef des socia listes gantois, récemment condamné, un bouquet de roses rouges garni de rubans rouges. Une seconde séance sera tenue à deux heures de l’après-midi. Depuis ce matin toute la force armée, garde-civique, police, gendarmerie, est sur pied. Le parquet siège à la gare du Nord ainsi qu’à la gare du Midi. Les trains de tiharleroi, Mons,tiand, Lou vain, n’ont amené que quelques centaines d’ouvriers. Au moment où je vous télégraphie la ville est très tranquille ; les ouvriers sont...