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Le Soleil, 15 octobre 1875

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Le Soleil
15 octobre 1875


Extrait du journal

Lorsque vous priez, c’est dans la franchise de votre cœur... mais votre mère?... — Ne pensez pas de mal de ma mère, interrompit vivement Marguerite ; elle n’é tait pas alors moins sincère que moi. —Je n’en doute pas reprit Mlle d’Olivaie; vous me comprenez mal. Je voulais dire que j’avais eu d’autres raisons peut-être que les instances de la baronne Imbert et que la situation même où Je me trouvais pour accepter l’hospitalité qu’elle m’offrait. Ces raisons je ne puis vous les apprendre. — Je sais bien que je ne suis pas encore tout à fait votre grande amie, répliqua Marguerite d’un ton de reproche. Vous ne me confiez point vos secrets. Mais vraiment, ma mère a observé, et depuis, elle me l’a dit, que vous la regardiez comme une personne dont le visage ne vous aurait pas été inconnu. — Non, non... j’avais rencontré un vi sage semblable au sien... autrefois. Et Mlle d’Olivaie mit sa main devant ses yeux comme pour chasser une image im portune. — Je connais bien ma mère! dit Mar guerite, d’un air entendu ; elle me cache rait difficilement ce qui se passe en elle, et je me demande encore pourquoi en ce mo ment là elle paraissait si émue. — Je crois, dit froidement Edith, qui se remettant do son trouble passager, que son émotion n’était que de la charité envers moi. — Oh! Dieu! s’écria Marguerite, c'était sûrement une triste, une cruelle pitié que la solitude où nous vous avons trouvée dans cette grande maison déserte ! Le por tier même avait pris la fuite. — Oui, fit Edith, jamais personne n’a été plus véritablement seule au monde que je ne l’étais ce soir là. — Si ces misérables qui avaient forcé votre porte le matin étaient revenus, vos cria n’auraient pu se faire entendre. Ils vous auraient tuée... — Je serais morte comme je suis con damnée à vivre, seule, toujours seule, ma chère Marguerite. Et quand je songe que le comte Anniball... — Pourquoi ne pouvez-vous prononcer le nom de cet homme sans frissonner Mar-...

À propos

Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.

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