Extrait du journal

LE SUICIDE D’UN PÈRE Il n’est pas facile de lire sans un serrement de cœur l’histoire navrante do ce suicide d’un pre mier-maître de la marine du port de Brest, très bien noté, et qui se trouvait à la veille de sa pension de retraite. Comme tous scs pareils de la flotte, ce brave homme- avait d’excellents états de services. On n’arrive pas à son âge, dans la marine, même comme sous-officier, sans avoir roulé sa bosse un peu partout et sans avoir exposé sa peau de mille manières. Les balles des Chinois ne voulurent point de celui-ci, et toutes les maladies des pays chauds et fiévreux l’épargnèrent. Seulement ce pauvre homme eut le malheur d’être le père d’un bandit, et c’est ce bandit qui l’a tué. Entendons-nous : il n’est pas du tout question de parricide. Lorsque le premier-maître s’est tué, il y avait quelques jours déjà que son fils était mort, par les soins de M. Deibler, en ex piation d’un de ces crimes ignobles qui se mul tiplient d’une façon très inquiétante, et dont le département de l’Eure, pour le moment, tient le record. Les jurys, justement inquiets, se...