Extrait du journal
La presse d’Angleterre, d’Allemagne, d’Autriche, d’Italie, d’Espagne, — pour ne parler que de nos voisins les plus proches et les plus puissants, s’étonne d’entendre des journaux parisiens pro clamer que les doctrines, professées ici, viennent de descendre dans la tombe. En effet, une telle nouvelle est faite pour étonner : car, ceux qui l’ont imaginée et lancée, au lieu de faire, comme ils devraient, une oraison funèbre, sur notre cadavre, nous épient, nous oscultent, nous interrogent, nous pres sent, comme si nous tenions, dans nos mains glacées, le sort du pays. Si l’on attend et si l’on sollicite, ainsi, nos paroles et nos actes, c’est donc que nous sommes vivants, c’est donc que nous pouvons quelque chose. D’ailleurs,nous avons assisté, déjà, comme CharlesQuint, — rapprochement flatteur pour ( nous !— à nos propres funérailles. Le lendemain du 5 août 1873, où M. le comte de Pari* porta à M. le comte de Chambord l’assurance qu’aucun prince de la Maison de France ne lui dispute rait la couronne, on nous rendit les derniers honneurs. Nous étions bien morts : chacun avait vu notre âme s’en voler vers l’autro monde. Et, pourtant, contrairement aux lois de la nature qui veulent qu’on ne meure qu’une fois, nous sommes sortis du sépulcre, le 27 octobre suivant, et nous voici, de nouveau, ensevelis, et, sans doute, aussitôt après, ressuscités. Nous ne nous vanterons pas, certes ! d’avoir reçu, du ciel, un principe im périssable et immortel. Nous parta geons cette vitalité, avec les autres par tis. Quel est celui qui n’existe pas de puis près d’un demi-siècle ? En est-il quelque autre, qui ait disparu le long do cet espace ? Le parti légitimiste re monte aux origines de notre histoire ; le parti républicain est issu de la révo lution de la fin du siècle dernier ; le parti bonapartiste date du premier Em pire; le parti orléaniste, enfin, qui avait une existence antérieure, a reçu ses lettres en 1830. Bien plus, les nuances, introduites, dans ces quatre partis, par les événements, ont résisté aux injures du temps, llien n’a péri. C’est même, là, le vice du présent, vice, dont cha cun mesure la gravité et le danger, et, que, personne, au fond, ne veut re dresser. Nous avons vu, au cours des *4nq années, qui ont suivi la chute de îapoléon III, et où tant d’essais ont été ntrepris ! des hommes considérables se présenter aux élections, comme...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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