Extrait du journal

Chaque parti politique a, en effet, sur la durée du service militaire une opi nion convenue qu’il défend toujours à peu près de la même manière : c'est cette opinion qu’il faut démasquer à tout prix. Dans le dédale dos arguments insidieusement présentés, l’électeur ris que de s'égarer. 11 est vrai que certains candidats, ainsi que nous l’avons fait remarquer précédemment, se séparent de leurs coreligionnaires politiques en raisonnant sur le service de trois ans comme le font, ses meilleurs défenseurs. Ce son! d'heureuses exceptions que nous constatons avec satisfaction et souhaitons nombreuses ; néanmoins, il est d'élémentaire prudence de s'assurer que ces dissidents ne se bornent pas à approuver le principe de la loi, et sont prêts, eu outre, à accepter tomes les conséquences de son application. Un de ces dissidents de marque, M. Millerand, a donné de bonne heure l’exemple d une adhésion complète et sincère à ces larges idées de rénovalion militaire auxquelles se rattache l’application du service de trois ans. Ses discours de Belfort et de Morlaix méritent de servir de programme, sous ce rapport, à tous ceux qui sont décidés à sauvegarder l’indépendance de notre pays. Si l’on veut que la question du ser vice de trois ans ne soit pas posée à nouveau après les élections, c’est le plus lût possible qu’il faut interroger les candidats. 11 s’agit de savoir avec certitude sur quel parti politique ils s’appuient, et, dans le cas où ils s'en sépareraient au point de vue militaire, il est indispensable, d’exiger d'eux des explications complètes, précises, sur leur manière d’envisager la loi du 7 août 1913 ; peut-être même, dans certains cas, sera-t-il à propos de son der leur opinion sur les institutions militaires liées à celle du recrutement. Quand on se rappelle les artifices de langage auxquels ont recouru les adver saires de la loi de trois ans pour obscur cir les débats parlementaires et dissi muler leurs véritables intentions, il est permis d'êlre méfiant. GENERAL BOURELLY....