Extrait du journal

nants ont le tort de ne se point montrer assez souvent ; la frayeur attend, puis s'apaise, et la vogue s’enfuit avec la frayeur. 11 n’y a plus de revenants. Mais les voleurs, voilà une institution qui n’est pas menacée de périr! A mesure que le progrès se fait et que la civilisation perfec tionne son œuvre, le vol, saisi d’émulation, grandit et se développe sur une échelle tout à fait épique. Je parle seulement ici, bien en tendu, du vol qui est une profession et un art, laissant de côté l’escroquerie honteuse des fournisseurs et l’ignoble fraude des marchands. Fi donc ! qu’on rive l'anneau de fer au pied de nos bandits ou qu’on leur coupe galamment la tête, mais qu’on veuille bien ne les point comparer aux obscènes marauds qui empoi sonnent le vin des pauvres et qui contraignent 6a balance, ce symbole d’équité, à rogner la bouchée de pain de l'affamé ! Les voleurs ! les vrais voleurs ! ceux qui sont habillés de velours noir à l’OpérarComique et qui portent ces toques coquettes, d'où pendent . des plumets rouges, ou bien ces grands 6e ut res, plus beaux que ceux des mousquetaires F Les voleurs de cape et d’épée ! Les bandits ! les chers bandits ! Les hommes à escopette, à bottes molles ; les hommes à guitare, s'ils sont d’Espagne ou d’Italie ; les hommes qui portent 1 en cor d’argent en sautoir, s'ils ont le bonheur d’habiter 1er Hartz ou la Forêt-Noire. les gens 1 à rapière et à manchettes, Tes gens de sac, le» gens de corde, Tes brigands ! les bien-aimés brigands ! Ce ne sont pas des êtres chiméri ques ; le caprice est fait ici de chair et d’os. Combien d’Anglaises ont perdu lù Sle pour T amour de ces hardis vainqueurs ! Combien d'Espagnoles I Combien de Calabraises ! Ils...