Extrait du journal

L'Exposition de 1900 terminée, Paris avait bête de voir disparaître tout ce faux décor et souhaitait le prompt rétablissement de ses promenades et de ses habitudes. Enfin, ou ne verrait plus ces plâtras de l'Esplanade des Invalides, l'ennuyeux Palais des Con grès, les lourdes constructions du Champ de Mars. Dans ces vœux de démolition, une ex ception était faite en faveur des serres du Cours-la-Heine. N'est-ce pas sous leurs vitra-» g es enguirlandés qu’on allait prendre un peu; de repos au milieu des fleurs de la Ville, de ces merveilles d’azalées, de rhododendrons, de bégonias ? Il régnait en cette oasis une fraîcheur embaumée. Au dehors, l’aspect de ces verres était si attrayant qu'il sembla bien vite qu’elles avaient toujours existé là. et qu’elles avaient droit de cité. En cédant ces élégantes constructions à la Ville de Paris, l'Etal a donc réalisé le désir unanime des Parisiens. Au surplus, il ne pouvait guère agir autrement. Quel usage ; aurait-il fait de ces verrières? On peut même se demander, d’autre part, si ce don ne met pas dans l’embarras ceux qui le reçoi vent peut-être malgré eux et sans enthou siasme.

À propos

Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.

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