Extrait du journal

Le vrai coupable c’est le gouvernement, qui nous tient, nous, Français, enlacés, désarmes, paralysés, par ses lois, par sa police, parles stratagèmes de sa politique, de sa presse et de scs élections, pendant qu’une minorité nous pille et que l’autre nous déforme 1 Le vrai coupable, c’est le gouvernement, qui ne défend pas son pays, qui ne défend pas la religion de son pays, qui ne défend pas l’épar gne de son pays, qui ne défend pas le peuple de son pays, qui ne défend pas les traditions et les mœurs de son peuple, qui ne défend pas les entreprises de son peuple, les espérances et les aspirations de son peuple I Le vrai coupable, c’est le gouvernement, qui trahit sa fonction protectrice vis-à-vis d'un peu ple habitué, depuis des siècles, à être protégé. Et quand je dis : le gouvernement, vous vous demandez aussitôt où il est, évoquant au hasard un tas de figures éphémères qui ne firent que passer. Et l’on est obligé de vous répondre : il n’y en a pas ! Vous avez ainsi l’explication des privilèges inouïs que ce commode anonymat offre à des minorités organisées, qui mettent la main sur ces passants d’un jour! Tries parmi les plus souples et les plus dépendants, ces pôles gou vernants ne sont pas un gouvernement, mais une clientèle à la discrétion des oligarchies re ligieuses et financières! Ici encore nous sommes d’accord avec M. Thiébaud. Ce n’est pas aux juifs et aux protestants qu’il faut faire la guerre : c’est au gouvernement républicain qui, par esprit de parti, a livré la France aux juifs, c’est-à-dire à une race étrangère, et aux protestants, c’est-à-dire à une secte religieuse imprégnée de l’esprit anglais et prussien. M. Dru mont veut que la France soit aux Français ; M. Thiébaud veut que la France soit à la France. Et pour que la France soit à la France, ou, en d’autres termes, pour qu’elle soit af franchie de la domination des juifs et des protestants, M. Thiébaud réclame la ré vision par le suffrage universel : Nous ne demandons pas d’autre outil libéra teur que le suffrage universel sans entraves, pour que la République redevienne aussitôt ré publicaine et surtout française! Nous aussi, nous sommes révisionnis tes. Nous aussi, nous voulons la révision par le suffrage universel. Mais nous vou lons la révision pour faire la Monarchie et non pour refaire la République. Et nous nous étonnons qu’un logicien comme l’est M. Thiébaud puisse voir le salut de la France ailleurs que dans le rétablissement de la Monarchie nationale. En effet, M. Thiébaud constate — et avec raison — que si le parti républicain est identique au parti protestant, imprégné de l’esprit des races protestantes, c’està-dire de l’esprit anglais et de l’esprit germanique, le parti monarchique est identique au parti catholique. Alors la conclusion s’impose : Si nous voulons soustraire la majorité catholique à la do mination des minorités protestante et juive, il faut faire la Monarchie. Une campagne révisionniste faite sur le terrain de la République et n’ayant pas le rétablissement de la Monarchie pour but est condamnée à échouer. M. Thiébaud en a fait l’expérience. C’est lui qui a été l’initiateur du mouvement boulangiste. Or le mouvement boulangiste a servi les républicains au pouvoir, en dé sorganisant les forces conservatrices et catholiques. Une campagne révision niste ayant le rétablissement de la Mo narchie pour but n’aurait pas mieux réussi, dira-t-on. Qu’en peut-on savoir, puisqu’on n’a pas essayé ? H. de Kerohant....