Extrait du journal
semble donc aujourd’hui qu’on ne sau rait concevoir l’idée d’un grand port ma ritime qui ne serait pas tête de ligne d’un réseau fluvial, et l’on peut affirmer que le trafic d'un port est en raison di recte de celui de la voie navigable sur laquelle il est situé, de l’arrière pays commercial que cette voie draine et du degré de perfectionnement du matériel que l’on y emploie. De tout ce qui précède, c’est-à-dire des résultats obtenus en Allemagne, associés aux exemples que nous recevons de la Belgique, de la Hollande, de l’Autriche, de la Russie même, il ressort que la France doit résolument et sans nul re tard entrer dans la voie du progrès en utilisant à son tour les cours d’eau qui la sillonnent, à peine de voir sa ruine se consommer à bref délai. Parmi ces cours d’eau la Loire tient le premier rang. On «peut dire d’elle ce qu'on a dit de l'Elbe : c’est une artère nourricière qu'il ne faut pas négliger si l’on ne veut affamer, non une région, non une province, mais toute la nation. Il est temps qu’on s’occupe d’elle. Plus tard, nous avons déjà ou l’occasion de l’exprimer, il serait trop tard. Les efforts individuels ne sauraient suffire à la tâche. Si énergiques soientils, si courageusement dirigés, si intel ligents et si dévoués qu’on les connaisse et qu’on les proclame, ils demeureraient impuissants et frappés de stérilité au cas où les pouvoirs publics, de qui tout émane dans ce pays de centralisation générale, ne les consacreraient pas en se les appropriant, en les secondant, en y ajoutant leur sanction efficace. Le but est défini. Il y a une situation économique de premier ordre, non pas à garantir, mais à sauver, alors qu’elle est au dernier degré compromise. Il y a au-dessus, bien au-dessus des contra dictions politiques qui nous divisent, un intérêt supérieur qui nous commande de nous unir. Il y a une œuvre de relève ment industriel, agricole et commercial à féconder. Il y a un devoir impérieux à observer et a remplir. De simples citoyens pénétrés de la passion du bien public ont pris une ini tiative généreuse. L’Etat se manque rai là lui-même, il manquerait à sa mission, a ses obligations les plus immédiates, à ses responsabilités les plus étroites, s’il négligeait un seul jour de couronner leur vaillant effort en rendant le plus grand fleuve de France à sa destina tion providentielle, à laquelle se trouve entièrement liée la sécurité du pays en même temps que sa prospérité presque évanouie. ÏX'osmer....
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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