Extrait du journal
Parmi les impôts nouveaux que M. Co cher y a proposés récemment à la commis sion‘du budget, il en est un, qui mérite de retenir l’attention : celui sur les « affiches lumineuses ». Ces affiches sont, les unes, visibles de nuit seulement, les autres — et c’est le plus grand nombre — apparaissent même pendant le jour. Jusqu'ici, uniformément, elles étaient toutes passibles du droit pré levé pour les affiches peintes. Le ministre des finances voudrait perce voir sur les affiches à double effet un tarif deux fois plus élevé, c’est-à-dire un droit variant de deux à cinq francs par mètre carré, suivant la population do la commune. Quant aux affiches lumineuses, obtenues sur un transparent ou un écran, formant des annonces fugitives, elles paieraient un droit annuel variant de 4 à 10 francs par mètre carré. — C’est bien exact, m’a déclaré hier très aimablement, avec un sourire, un adminis trateur de la maison Paz et Silva, dont tout l’éloge nous paraîtrait superflu. « Ce sont là les projets du gouvernement, et je puis dire que les commerçants voient d'un très mauvais œil cette charge nouvelle et vraiment lourde. « La publicité prend aujourd'hui une ex tension considérable car elle joue un grand rôle dans h-s affaire», mais elle accroît aussi les frais généraux. « L'impôt qu’on veut encore demander aux commerçants, certains de ceux-ci pourront-ils le supporter ? Car. en effet, en voici les principales conséquences : obligation de réduire leur publicité et par suite ralentissement des affaires. » Je n’étonnerai personne^ en disant que ces observations, très judicieuses, m'étaient faites par un esprit éclairé, dans un ca binet, moins éclairé, attenant à une pièce d’exposition, où les bandes lumineuses, dé licieusement fleuries, les plafonnières aux mille feux, révélaient les noms des pro priétaires du réel Palais de la Lumière, ■séjour préféré de la fée Electricité, dans lequel une heureuse curiosité m’avait con duit. Mais déjà mon aimable interlocuteur continuait : — Voici les débuts de cette industrie nouvelle à Paris. « MM. Paz et Silva — qui seront désolés d'avoir manqué votre visite — étaient ja dis deux publicistes, actifs et jeunes, voya geant beaucoup. « A la suite d’un séjour à Londres, capi tale... du brouillard, l’un deux, M. Silva, fut intéressé par certaines réclames, déjà timidement lumineuses. C’était en 1899, je crois. Rentré à Paris, il fit part à son ami de ses observations. « Dès ce moment, la maison Paz et Silva était fondée. Elle comptait à ses débuts quatre ouvriers ; aujourd'hui, leur nombre dépasse quatre-vingts et deux succursales...
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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