Extrait du journal

LA POLITIQUE U MOBILITÉ DU VERDICT S L'émotion produite à Paris par l’acquittement de Mme Caillaux a été spontanée et unanime. Même dans les milieux politiques et financiers où s’imposait la puissance de M. Caillaux, on reconnaissait que l’ac quittement pur et simple était excessif. M Caillaux, fût-ce par prudence ou cal cul, aurait dû user de son influence au près des magistrats de diverses sortes, chargés du procès de sa femme, pour atténuer leur excès de zèle. Mais faire déclarer par le jury que Calmette n’a pas été tué, c’est abuser un peu et se moquer trop impudemment de la crédulité publique. La défense et le docteur Doyen ont bien prétendu que. scientifiquement, M. Calmette n’aurait pas dû succomber à ses blessures. Le jury a jugé que ce n’était pas suffi sant et, par son verdict, a proclamé que Calmette n’était pas mort sous les coups du revolver de Mme Caillaux. Ce verdict a indigné tout le monde mais il n’étonne presque personne, cha cun se souvenant qu'au début du procès. M Caillaux avait fait appel au bon ré publicanisme des jurés et s’était posé en représentant de la bourgeoisie démocrate et radicale. Il avait solidarisé la cause de sa dame avec celle de la classe où sont générale ment choisis les jurés A défaut de conviction, «’est par es prit de solidarité que les jurés ont jugé...