PRÉCÉDENT

Le Soleil, 31 juillet 1905

SUIVANT

URL invalide

Le Soleil
31 juillet 1905


Extrait du journal

qu’il compte autant d’amis ^u’il y a de membres des congrès. Je ne voudrais pas ennuyer de détails techniques ceux qui veulent bien me lire. Je me bornerai donc, pour conclure, à un simple souvenir, assez ancien, mais qui montre, j’ose le croire, notre utilité. Comme je le disais tout à l’heure, l’une des questions les plus importantes mises à l’ordre du jour des congrès est relative à la « dignité de la presse ». Qu’est-ce que la dignité de la presse et comment la défendre ? Il y a un peu plus de dix-huit ans, un journaliste de gran de valeur et de grande honorabilité, Paul Loucher, alors rédacteur en chef du Na tional, écrivait ces lignes qui pourraient être datées d’hier : « Il serait temps de s’occuper de la moralité de la presse, qui est envahie par une bande de camelots. Par quels moyens ? Nous ne demanderons ni lois ni décrets pour nous protéger. Nous som mes de taille à nous défendre nousmêmes. Les différentes associations de presse, en particulier celle des Journa listes Parisiens, peuvent faire une très utile besogne d’assainissement. Nous ne prétendons imposer à personne l’associa tion obligatoire ; il n’en est pas moins vrai que, le jour où nous aurons serré les rangs, où nous serons unis en corpo ration soigneusement expurgée ; où, avant de se faire passer pour journaliste, il faudra prouver qu’on travaille hono rablement dans un journal, nous aurons fait un progrès considérable. » Qu’il y ait eu progrès, c’est évident. Que le but soit atteint, c’est une autre affaire. On tâche d’y arriver et il est des pays où l’on y marche plus vite que chez nous. Si le journalisme n’a pas la « dignité » à laquelle il a droit, cet inconvénient tient à la liberté du titre. Le prend qui veut puisqu’il n’existe, à l’entrée, ni examen ni diplôme, et il paraît qu’il est tout de même bon à prendre, puisqu’une foule de gens qui n’y ont aucun droit, s’en parent d’autant plus volontiers. Il en résulte des confusions fâcheuses. En attendant qu’elles cessent, le jour nalisme continue à être, de toutes les professions libérales, celle qui comprend le plus petit nombre de membres réels et le plus grand nombre d’intrus. Ce serait une erreur de croire que ce mal, qui n’est pas un mal nécessaire, restera un mal sans remède. On travail le, dans nos congrès, à le guérir. Cette question, comme les autres, sera, comme on dit maintenant, « solutionnée » peu à peu. Déjà, un confrère de l’étranger, qui a le cœur sensible, s’inquiétait l’autre matin de ce que deviendraient les faux journalistes. — « Ne les plaignez pas trop, répon dit un Parisien ; ils auront toujours la ressource de revenir à leur ancienne eairière : colles d'Amérique. » Georges IIU1LLARD....

À propos

Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.

En savoir plus
Données de classification
  • combes
  • michelet
  • anvers
  • lakanal
  • gauthier
  • bredius
  • condorcet
  • rooses
  • fabre
  • bienvenu-martin
  • lyon
  • paris
  • maroc
  • france
  • la haye
  • allemagne
  • russie
  • liège
  • lille
  • espagne
  • sorbonne
  • journal officiel
  • na tional
  • cologne
  • thomson
  • archives nationales
  • ecole normale
  • ecole normale supérieure
  • bose
  • legrand