Extrait du journal

Evidemmentladoubleaction del’autorité municipale et du bureau de bienfaisance était insuffisante. C’est pourquoi, tout en se rattachant, pour la légalité stricte, à cette dernière institution, M. Duinay, avec l’assentiment de tous, voulut établir une administration spéciale dont les actes seraient connus, surveillés, contrôlés et rendus publics, mais qui aurait une action propre, afin d’assurer le succès de l’œuvre importante et si délicate pour laquelle elle était créée. On avait si bien calculé les garanties à donner aux futurs souscripteurs et aux catholiques en particulier, que plusieurs membres du clergé furent choisis sur chaque paroisse — mesure jusque 1», si nous ne nous trompons, hors des règles et des traditions du Bureau de bienfaisance — pour entrer, comme un élément essentiel, dans la création capitale des cinquante commissaires chargés de provoquer les souscriptions à domicile : plusieurs d’entr’eux, toujours dans le même esprit, furent élus présidents de leurs sections respectives et entrèrent ainsi dans le conseil d’administration. Il y a plus ; le conseil d’administration nomma, au début même, et avec l’approbation de l’autorité municipale, une commission exécutive, dont les membres furent librement choisis par lui dans son sein et ailleurs^ commission danslaquelleon vit figurer toutd’abord, entr’autres membres, un légitimiste et un représentant des opinions républicaines. On s’éloignait donc, mais en restant dans les limites légales, des habitudes qui ont toujours présidé, chez nous, soit à la formation soit aux opérations des Bureaux de bienfaisance. Ces détails qui paraissent avoir été mis en oubli, et qui ont tant de gravité, ne sont pas consignés sans doute dans les délibérations administratives1, mais les faits sont encore là, qui parlent assez haut, et, en les montrant tous, tels que dans le temps ils ont passé sous nos yeux, nous ne faisons qu’être historien fidèle....