Extrait du journal

— On écrit de Bcaune, le 6 décembre : Le grand nombre d’adresses envoyées au roi, émanes le plus souvent des conseils municipaux, prouve que 1 immense majorité des Français a parfaitement compris le but et l’utilité d’une semblable manifestation. De toutes parts, après (attentat du 19, on a senti le besoin d’exprimer hautement ses vœux pour le maintien de la monarchie constitutionnelle, dont l ébranlement, occasionné par l’assassinat de LouisPhilippe, eût peut-être suffi pour nous plonger dans toutes les horreurs de l’anarchie. Le coup de pistolet, quelle qu’en soit l’origine, et pour tout homme sensé, elle ne saurait être douteuse, le coup de pistolet n’a été qu’un prétexte , saisi avec empressement par la population, pour faire éclater ses sentiments antirépublicains et témoigner au roi sa vive affection. Que le crime existe ou qu’il n’existe pas, peu nous importe! il a suffi de sa possibilité, de son apparence même, si vous le voulez, pour émouvoir tous les cœurs, pour indigner tous les esprits non-prévenus, mais tant soit peu clairvoyants. Voilà la pensée que, de toutes parts, on s’empresse d’exprimer à la royauté. Et celte expression serait-elle sans but? non; elle en a deux bien évident : celui d’abord d’en imposer aux factions e eur montranleur iso 11 lament; puis celui de donner à Louis-Philippe une nouvelle énergie, s’il en avait besoin, en lui indiquant le point d’appui sur lequel il peut compter en toutes circonstances. Ces manifestations n’ont donc aucun rapport avec les adresses éducatrices et mensongères qu’on déposait humblement aux pieds du despotisme, ou dont on flagornait la restauration. Elles ne peuvent être qu une consécration nouvelle, éclatante, qu’on veut donner à la royauté comme principe; et par le temps qui court, qui oserait nier l’opportunité de pareilles déclarations ?...