Extrait du journal

Tu ne pouvais savoir tout ce qu’il y a de passion concentrée dans la constance de ma bonté : Ah 1 tu as ignoré, Lina, ce que j’ai souffert, martyrisé par la jalousie ! Je compris que la lutte ne ferait qu’aviver ta haine pour moi, ton amour pour l’autre:. J’étais muré dans l’impossible ! Avant tout, je te voulais heureuse, et tu l’aimais si passionnément, lui I D’abord, j’ai songé à divorcer pour te permettre de l’épouser. Moi, je serais parti, me terrant en quelque coin sombre comme un animal blessé. Mais j’ai eu. le pressentiment que Jacques te trahirait et lorsqu’il t’abandonna pour courir vers d’autres amours, je conçus le projet de l’abattre comme un chien enragé pour le mal qu’il te faisait. Je n’en eus pas le courage, craignant ton ressentiment, car, même parjure, tu l’aimais encore. Alors, quand je t’ai vu sourire, presque heureuse, à l’enfant, à ton fils, je n’ai plus voulu savoir qu’il était aussi le sien et je l’ai chéri parce que tu le chérissais et je l’ai enveloppé de toute ma tendresse parce qu’il faisait ta joie. Va ! ma Lina, je ne pouvais délester ce que tu adorais 1 Ah ! comme je donnerais volontiers ma vie pour le sauver ! Pardonne-moi, Lina, et permets-moi de dorloter le petit comme s’il était vraiment mon fils, puisque je t’aime, Lina, comme tu l’aimes !... »...