Extrait du journal
innocent; un profond découragement, un im mense dégoût d’elle-même l’avaient saisie ; des larmes amères, des sanglots affreux la se couèrent; elle souhaita mourir. Ce fut ainsi que Leslie la trouva lorsqu’il entra dans le parloir. Surprise par le bruit de la porte qui s’ouvrait, elle releva son vi sage baigné de pleurs, et l’apercevant dons la glace crut voir un spectre. — « Vous! » cria-t-elle égarée. — Oui; moi! Où sont les doux hommes ? demanda-t-il violemment Mais Berthe ne pouvait parler. Pâle et trem blante, elle essaya vainement d’articuler une ré ponse. . En quelques mots précis et secs, il lui expli qua qui il était réellement, ce qui venait de se Sasser, ce qu’il avait vu et ce qu’il avait lieu e craindre. . —■ Vous le voyez, finit-il durement, si j’avais été tué au lieu do ce malheureux, j’aurais donné ma vie pour rien. Aussi, mademoiselle Roumier, vous n’avez lieu d’attendre de moi aucune merci 1 — Je n’attends-ni ne désire merci! réponditelle, toute sa fierté, toute sa vaillance, toute sa foi reconquises comme par magie. Faites ce qu’il vous plaira ! Pour moi, j’ai agi comme je devais I... Ainsi vous n’êtes pas Nigel Lukyn, et vous étiez prêt à prendre le fardeau de ce scélérat, à mourir pour sauver votre femme! Il ne m’appartient pas de vous louer, monsieur Armytage, mais ce que je puis et ce que je « veux » vous dire, c'est que j’aimerais mieux mille fois souffrir la mort la plus ignominieuse que d’avoir laissé toucher injustement à un seul cheveu de votre tête !... Ah l voici M. Quayne. Vous pourrez me livrer à la justice aussitôt qu’il vous plaira. Cor la porte venait de s’ouvrir, et le détec tive se tenait sur le seuil, pris à la gorge d’une violente émotion, et son œil sévère embrumé de larmes, à la vue do Leslie sain et sauf. Re tournant en arrière un visage radieux, il dit un mot à quelqu’un qui se trouvait là, et une seconde plus tard, tous les sentiments de fureur et de vengeance qui brûlaient dans l’âme do_ Leslie fondaient comme neige soleil ; — Marion 1 — Leslie I...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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