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Le Temps, 1 octobre 1910

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Le Temps
1 octobre 1910


Extrait du journal

dans son magasin les souliers de cuir ôtés le matin, remplaça son pantalon bleu par un au tre qui avait des carreaux noirs et blancs et sa veste d’ouvrier par un gilet à manches. Il mit dans sa ceinture son argent et ses armes : un revolver et un couteau. Il abandonna son cha peau et reprit sa casquette. Après quoi, trans formé une fois de plus, il poussa la voiture sous les arbres, détacha sa bicyclette et revint sur la route. Là, il tint conseil avec lui-même. Fallait-il changer d’itinéraire, après la rencontre de tout à l’heure? Pourquoi en changerait-il C’est à il h. 40 que le train venant de Nogent devait s’arrêter à Gourville; pourquoi ne le prendraitil pas? Il serait à Paris à deux heures et demie, juste au moment où les gens qui le cherchaient, là-bas, derrière lui, commenceraient à se décou rager et songeraient au retour. Allons! il n’y avait pas d’hésitation possible : il fallait ga gner la gare. Avait-il le temps d’y arriver?... Largement. II sauta .sur sa bicyclette et parfit, abandonnant tout à fait, et sans remords, sa. petite voiture. Le pauvre Pierre Laurier l’avait achetée et remplie de modes tes marchandises pour fuir Paris et s’en aller mourir dans un fossé, plutôt que d’assister à sa honte; son mi sérable fils s’en était servi pour échapper un peu plus longtemps au châtiment et la laissait ensuite àu bord de la grande route, comme la dernière épave de ses crimes... Mais il songeait bien à cela! Il fit, sans hâte et sans crainte, une promenade eharmante, à. travers un beau pays, qui peu à peu cependant changeait d’aspect et le conduisait par une pen te invisible jusqu’à l’immense plaine de Char tres. Après avoir quitté Friaise, il rencontra une dernière côte assez rapide et assez longue, du sommet de laquelle il pouvait voir une grande étendue de pays. Devant lui, à un kilomètre à peine, étaient les premières maisons de Gour ville, au delà desquelles il apercevait les rem blais de la voie ferrée. Des deux côtés, sur les pentes de la colline, c’était des champs de pro ductions diverses en partie moissonnés et qui ressemblaient à des tapis de différentes cou= ^...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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