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Le Temps, 2 avril 1912

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Le Temps
2 avril 1912


Extrait du journal

LE TRAITÉ FRANCO-MAROCAIN Le traité de protectorat franco-marocain a été signé samedi à Fez. La nouvelle en est parve nue hier dans l’après-midi au ministère des affaires étrangères. Bien que cette signature.ne fût qu’une forma lité, ceux, dont nous sommes, qui, depuis dix ans, malgré l’ironie des uns et les outrages des autrçs, ont cru à la possibilité, autant qu’à la nécessité de ce résultat et ont lutté pour le pré parer, ont le droit d’éprouver aujourd’hui une grande satisfaction. L’empire français de l’Afri que du nord est complet. Comme la France ellemême, il a jour sur deux mers. 11 s’agrandit d’un territoire dont tous ceux qui l’ont parcouru sont unanimes à déclarer qu’il est riche en choses et riche en hommes. Couronnée par le protectorat marocain, l’œuvre coloniale de la troisième République peut défier toute compa raison quant à la rapidité et quant à l’extension. fi y aurait une cruauté qui ne nous tente point à reproduire aujourd’hui les diatribes qui, si longtemps, ont poursuivi les ouvriers de notre effort marocain, les prophéties transcendantes des orateurs de gauche ou de droite, qui oppo saient insolemment aux tâtonnements du début l’axiome de leur sagesse négative : « Il n’y a rien à rfaire au Maroc- » ; qui.,soütértSièüt Cjue l’Angleterre ne"nous avait rien donné, qu’elle gaçdait l’Egypte avec notre aveu* et que jamais nous n’aurions l’empire chérifien. Nous avons l’empiré, chérifien. Nous l’avons, bien que beau coup dé nos compatriotes aient fait de leur mieux pour nous le fermer, bien que, à totali ser les obstacles rencontrés sur notre route, obstacles intérieurs et obstacles extérieurs, on doive conclure que les premiers ont été plus nombreux et plus graves que les seconds. En cette heure de réalisation nationale, il est facile aux bons Français, qui ont conçu, dé fendu et achevé cette entreprise, d’oublier les attaques qu’ils ont méritées par leur clair voyance et par leur courage. « Quand on a rai son, disait Waldeck-Rousseau, le succès n’est qu’une question de temps. » Le succès, dont nous, nous félibitons, a été plus rapide que nous n’osions l’espérer. Il fallait, au surplus, quel que fermeté pour n’en point douter, quand on voyait une partie de l’opinion de gauche et de droite servir, par l’obstruction, les desseins de nos rivaux. Ne refusons pas à ces égarés le bé néfice du silence où ils se réfugient aujourd’hui, puisque leurs détestables menées n’ont pu em pêcher le pays de remplir sa destinée. ' Pour avoir, dès le premier jour, su et dit ce que nous voulions, nous ne souhaitons, en face du résultat, que la faveur d’être entendus lors- que, nous demanderons qu’on profite pour l’ac tion de demain de l’expérience de la veille. Le Maroc est à nous. Mais le Maroc est une valeur à créer. Il faut, après l’avoir arraché aux tiers, le sauver de lui-même. Il faut le faire passer du virtuel au réel. Il fàut le transformer par la paix française. L’œuvre sera longue et peut-être malaisée. N’en augmentons pas la difficulté par un formalisme de routine, par des rivalités de bureaux, par des intrigues parlementaires, par des faiblesses gouvernementales. Evoquons les fautes d’hier, afin de ne les point renouve- I...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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