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Le Temps, 2 août 1911

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Le Temps
2 août 1911


Extrait du journal

non pas l’édition parisienne, dans laquelle il était à peu près sûr de trouver des allusions à ce qu’il désirait oublier un moment, mais le vieux journal d’Amérique qui venait d’arriver, et qui se trouvait à sa portée, soigneusement ou vert et déplié par le fidèle Poulain. Le journal datait de plus d’une semaine; il était du 28 avril. Qu’avait-il fait le 28 avril? Tout lui re vint soudain à l’esprit avec violence, tout ce qu’il demandait à oublier pour un peu de temps. C’était l’après-midi de ce jour-là, le premier jour de chaleur printanière, qu’ils avaient été tentés, Peggy et lui, de descendre au cœur de Paris, vers la vieille place des Vos ges. C’est là qu’ils avaient combiné le projet qui les avait amenés à cette terrible impasse. Vanderlyn posa le journal sur la table et laissa tomber sa figure dans ses mains. Ne pourraiUil donc jàmais oublier, pas même un instant? . 'Ce lui fut un soulagement de voir entrer son domestique, portant une carte sur un plateau. : — Il y a là un monsieur qui insiste pour Voir Monsieur, fit Poulain, d’un- ton. mysté-, rieux et significatif, qui blessa la sensibilité nèrveuse de Vanderlyn. . , - 1 : La disparition de Mrs. Pargeter tournait au drame délicieusement poignant non seulement pour, ses gens à elle, mais aussi pour le digne Pdulain et sa moitié, et une des petites ironies de: la douloureuse situation de Vanderlyn était de’ ne pouvoir ni réprimer ni empêcher leurs perpétuels et indiscrets commentaires. Je vous ai déjà dit, fit-il sévèrement, que je n’entends recevoir personne ce soir! Si M. Pargeter lui-même se présentait, dites que je suis sorti! — Je crains que Monsieur ne soit obligé de recevoir ce monsieur, fit le valet de chambre avec une mine sagace. — Poulain! s’écria Vanderlyn tout en co lère, allez immédiatement dire à votre mon sieur que je ne peux voir personne ce soir. — Je le lui ai dit, répliqua Poulain, d’un air offensé, je lui ai expliqué que Monsieur ne voulait voir personne. Je lui ai dit que Mon sieur était sorti. Il a répondu qu’il attendrait. .Alors seulement, Monsieur, il m’a tendu, sa...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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