Extrait du journal
publique se contentera de mots rassurants et de promesses enjôleuses. De toutes parts, cham bres, de commerce, associations industrielles, syndicats agricoles- réclament de la clarté , exigent de la précision.et de la bonne foi. On est la? des déclarations de principe-, moins de phrases 1 Quels impôts supporterait-on, avec lenouveau projet? Les études techniques qui, de, divers côtés, ont; été essayées, montrent que toutes les inquiétudes sont légitimes. . Tout le monde a lu, par exemple, les rapportsque M. Cbassaigne-Goyon a consacrés à l’exa men des répercussions'que :1e projet "d'impôt, soumis à la: Chambre- aurait: pour la ville de Paris. Dans un premier rapport, qui remonte à deux mois environ, l’honorable conseiller- mu-: ! nicipal évaluait à 29,814,100 francs la surcliargequi, du chef de ce merveilleux projet, devait incomber à*la capitale. Un nouveau rapport a serré de ,plus près la question. Ce n’est plus à 29,814,100 francs que monterait-la surcharge, c’est à 41,589,500 francs. ; Ainsi, l’inconnu est tel, les effets .fiscaux du nouveau régime sont à ce point- indéterminés, que les hommes les plus compétents, arrivent a des estimations successives aussi peu concor dantes! Le premier rapport , croyons-nous,avait commis,une méprise en évaluant à 31 mil lions 548,000 francs seulement le produit futur de l’impôt complémentaire projeté. Le second rapport nous semble se rapprocher davantage de la vraisemblance; en comptant, cette fois, pour ce produit, 44 millions. Mais quelle étrange « réforme », on l’avouera, que celle, dont "tes conséquences sont de la sorte igno rées I Or, il s’agit des conditions primordiales d’existence pour toute .une cité qui paye déjà, à elle seule, 1e quart des impôts de la France. — Tant mieux, s’il en est ainsi ! s’écrieraient peut-être quelques représentants des campa gnes. Si la ville de Paris est accablée, si d’au tres grandes villes risquent comme elle d’être écrasées! nos populations rurales me serontelles pas dégrevées d’autant ? Eh bien, que’ ces représentants ne s’y fient pas. L'admirable de ce projet, c’cst qu'il est plein d’inconnu pour tout le mondé, et non pas seulement pour lés villes, mais aussi bien pour les campagnes. .Car les surcharges dont M. Chassâigne-Goybn a parlé visent les impositions perçues pour le compte de l’Etat, mais celles-là seules. Elles comprennent à la fois des surcharges propre1 ment dites, et, en outre, des déplacements de perceptions et d’encaissements. . Des sommes qui étaient perçues dans des campagnes pour des habitations de Parisiens, en raison de la contribution mobilière, seraient désormais encaissées à Paris, au compte de l’impôt complémentaire. Là, il n’y. aura pas surcharge pour le Parisien ; mais que deviendra l’impôt du rural? Les centimes locaux, que payait le Parisien retomberont de tout leur poids sur le malheureux agriculteur, qui, lui, n’aura pas quitté le sol natal. Les communes rurales peuvent, du coup, être écrasées. Le projet a réservé la question des centimes additionnels. Il n’a pas osé aborder cette diffi culté. Cependant, elle ne peut pas être éludée. Tant quelle n’aura pas été tranchée, on sera en plein inconnu. LE MANIFESTE SOCIALISTE...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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