Extrait du journal

Cette nuit, deux alertes Après ' une journée d'interruption, les raids d’avions allemands sur la région parisienne ont re pris cette nuit. "Ciel étoilé, atmosphère,.pure, clair de tune, vent de l’est, rien ne manquait des conditions favo rables à la venue dos appareils de bombardement ennemis. . Un peu avant minuit gronda le canon d’aver tissement ét bientôt sifflets et sirènes menèrent leur tapage ordinaire, puis le tir de barrage com mença, lointain, et par suite, pour Paris, étouffée Il était .peu nourri, semble-t-41, et ne duré guère, les avions ennemis, ayant renoncé ,à tenter de venir sur la capitale. Ce premier raid manqué a fait l’objet du communiqué officiel que voici : Les postes de guet ayant signalé des> avions en nemis se dirigeant vers Paris, l’alerte a été donnée à 23 h. 38. Quelques postes de tir ont ouvert le feu* La fin de Paierie a été donnée à minuit 20. j ■ Rien à signaler. . ' A peine les gens étaient-ils remontés chez eux qu’une nouvelle alerte était donnée. Instruits par l'expérience, ils s’y attendaient et, .pour La plupart, pensant que leur nuit serait troublée encore, ils ne s’étalent pas remis au lit et se disposaient à som noler un moment sur un fauteuil ou sur une chai se. Les cloches s'étalent à peine tues que canons, sifflets et sirènes lançaient leur avertissement : « Descendez à la cave.. » Cette fois, ce fut un beau tintamarre 1 Jamais peut-être les sirènes fixe® ou mobiles «'avaient à ce point donné de la voix et l’on eût dit qu’elles-jouaient entre elles à qui .pous serait les cris les plus violente : ce concert se ter mina sans qu’on pût savoir au juste laquelle des deux sirènes avait le gosier le plus puissant. Mais, cette fois encore, le tir de barrage resta lointain, espacé et discret ; diu moins, -le sembla-t-il aux Parisiens. Une demi-heure plus tard la berloque et les sonneries joyeuses des cloches annonçaient à la population : « C’est fini. Allez vous coucher. » La note officielle suivante a été communiquée à ce sujet : A minuit 48, l’alerte a été sonnée de nouveau, tfautres avions ennemis ayant tenté d’aborder la région parisienne. i Nos postés de tir ont ouvert le feu et les moyens de la défense ont été mis en action. L’alerte a cessé à 2 h. 20. Quelques bombes sont tombées sur la grande banlieue....