Extrait du journal

Le général Wolseley est arrivé à Esueh. On vient de recevoir au Caire des détails sur des cas de brigandage à Zagazig. Les brigands en force considérable attaquèrent cette ville, dont quatre habitants furent tués et vingt blessés. Les bandits s’éloignèrent avec un butin énorme. Au Caire, douze prisonniers ont brisé la porte d’un poste de police et se sont échappés. Presque tous ont pu cependant être repris. Pendant qu’un bateau, contenant une quaran taine de soldats, passait près de la rive gauche du Nil, dans les environs de Dongola, à un endroit où brûlaient des feuilles de palmier et des ajoncs, la voile du bateau a pris feu. L’équipage put abattre le mât et jeter les munitions à l’eau ; personne n’a été blessé. Le Diriito, organe officieux du cabinet italien, publie une lettre de son correspondant au Caire, qui constate la vive émotion produite en Egypte par la suppression du fonds d’amortissement : D’après un proverbe français, — dit le correspondant du Diritto, — fi n’y a que le premier pas qui coûte. Ce premier pas vient d’être fait. Pour le moment, nous n’avons qu’une suspension provisoire de l’amortisse ment ; demain, peut-être, on le supprimera définitive ment; puis viendra l’abolition du service sanitaire, qui sera suivi de la suppression des tribunaux, et, finale ment, nous apprendrons un beau jour l’abolition com plète des capitulations. Il se peut que, pour la suppression du fonds d’amor tissement, le gouvernement anglo-égyptien ait eu des motifs graves et urgents ; mais on trouve toujours des motifs de ce genre une fois que l’on entre dans la voie des abolitions et des suspensions....