Extrait du journal
astreints, et qui est la seule pendant laquelle ils soient exercés dans des fonctions de réserve proprement dites, a été réduite de 21 à 17 jours. Cette réduction pourrait trouver son correctif dans la disposition qui veut que cette convoca tion soit faite à l’occasion du rassemblement des régiments de réserve dans les.camps.d’instruetion.Mais cette mesure excellente, réalisée sous le ministère du général Picquart, reste trop souvent lettre morte, par la force des choses, ët elle n’est qu’une pierre d’attente dans notre édifice militaire, tant que nous n’avons pas donné à nos camps d’instruction l’extension que l’intérêt de notre défense réclame impérieu sement. En résumé, tout ou presque tout est à faire en la matière et tout doit être promptement fait, si l’on veut satisfaire aux obligations nou velles que la loi allemande du 10 mai dernier nous impose. Déjà la commission de l’armée au Sénat s’est placée en face de ce problème, en invitant le ministre de la guerre à présenter au Parlement une loi sur l’organisation des réser ves. Aucune initiative ne pouvait être, plus louable, parce qu’aucune lacune législative n’est plus grave et qu’aucun besoin militaire n’est plus urgent. Mais aussi aucune question ne touche à des sujets plus divers, plus vitaux, et n’est susceptible d’apporter des changements plus profonds à l’état de nos mœurs et de nos institutions. Il s’agit de réaliser un système militaire mixte ; d’une part des unités actives, se mobilisant avec les plus jeunes classes de réservistes ; de l’au tre, des unités de « nouvelle fonction » ou « de réserve » se constituant à la mobilisation au moyen des classes les plus âgées. Celles-là ont le caractère propre aux armées permanentes, sinon aux armées de: métier ; celles-ci appar tiennent plutôt aux armées de milices. Ce sont de ces deux éléments dissemblables qu’il faut faire un tout homogène. Or, jusqu’à présent, les mesures prises se bornent à assurer la mobili sation des régiments de réserve en les ratta chant chacun à un régiment actif. Le rattache ment effectif de l’un à l’autre ai» sein d’un môme corps militaire agissant, leur fusion dans un même ensemble de guerre restent à trouver et font, à proprement parler, l’objet de la loi à l’étude. A quelle rédaction l’état-major de l’armée, d’accord avec la commission sénatoriale de l’ar mée, s’arrêtera-t-il ? Il serait prématuré de le dire. Mais il est possible d’indiquer sommaire ment les points principaux sur lesquels l’exa men portera. Les questions proprement organiques se pré-. sentent les premières à l’esprit. Quel sera le type des unités de réserve ? Celui de l’unité su périeure, celui des sous-unités? Comment l’unité supérieure sera-t-elle articulée et dotée en cava lerie, en artillerie, en unités de réapprovision nement ? La division de réserve est-elle le type le meilleur, selon l’opinion de la majorité, ou vaut-il mieux, comme certains novateurs le pro posent, ne pas s’élever plus haut que la brigade de réserve, incorporée alors dans une division mixte ? L’amalgame doit-il se faire à un degré plus bas encore, entre les régiments, entre les bataillons ? Le champ des expériences est ouvert, mais on ne devra pas oublier que ce mélange des unités élémentaires avait été jugé mauvais en 1892 et que ce., résultat négatif avait conduit alors à la conception de la division de réserve. On considérait que le réserviste de trente ans est un autre homme, que le soldat de vingt-deux et qu’il n’est pas bon de les aligner l’un sur l’au tre. Tout diffère entre eux. L’endurance physi que, la capacité de résistance, la bonne volonté, la discipline même ont chez eux leurs nuances et font qu’en leur commandant les mêmes cho ses, on ne doit pas cependant les leur comman der de la même manière. Pour user ici d’une comparaison familière, l’organisateur se voyait placé dans le cas d’un architecte ayant à sa dis position des matériaux de deux espèces, brique et pierre, par exemple. Ce constructeur s’abs tenait de juxtaposer ces deux éléments dans la maçonnerie, mais construisait une aile de son édifice en pierres, l’autre en briques, et les cou ronnait par le même toit. L’aile de briques, c’était ici la division de deux brigades ayant une dotation en cavalerie, et une artillerie divisionnaire (9 batteries). Ce type n’a été consacré jusqu’à présent par aucune loi, mais il était admis sans conteste à Vétat-major de l’armée et pris comme base de la préparation organique. Depuis 1905, épo que où les Russes ont transporté en Mandchou rie des divisions de réserve et regretté ensuite dé l’avoir fait— on n’a pas oublié l’incident de la division Orlof donné par Kouropatkine pour, la cause principale de la perte de la bataille de Liao-Yang, — les divisions de réserve ont chez nous leurs détracteurs. Mais redescendre à un échelon intermédiaire tel que la brigade de réserve entrant dans la division -mixte n’est pas indiqué à l’heure présente par des argu...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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