Extrait du journal

L'accord de Munich entre aujourd'hui même en exécution. Le gouvernement de Prague a donné hier son acceptation, à la suite de la décision prise par le conseil des ministres .présidé par M. Benès. La Tchécoslovaquie s'est inclinée avec une très grande dignité devant ce qu'elle ne pouvait, plus empêcher. Le communiqué publié à ce sujet constate qu'après avoir tenu compte des recommandations pressantes qui lui ont été transmises par les gouvernements français et britannique le gouvernement tchécoslovaque, dans la pleine conscience de sa responsabilité historique, a décidé, en accord avec les éléments responsables des partis politiques, d'accepter la décision de Munich des quatre grandes puissances. « II l'a, fait, est-il dit, dans la conviction qu'il est nécessaire de sauvegarder la nation et qu'il n'est point possible de prendre aujourd'hui une autre résolution. » Ce communiqué souligne, d'ailleurs, que le gouvernement de la République tchécoslovaque élève en même temps devant, le monde entier une protestation contre le fait que la décision de Munich ait été prise d'une manière unilatérale et sans sa participation. D'autre part, dans l'appel qu'il a adressé au peuple tchécoslovaque, le président du conseil, le général Syrovy, dit que, conscient de sa responsabilité, de soldat, il recommande de suivre là voie pacifïquè ef qu'en' agissant' de la. sorte .commance une via. nouvelle pour la nation en conservant toutes ses forcés. « Nous sommes restés seuls, a-t-il ajouté. Tous; nos voisins sont en armes. Notre position est identique à cellê d'une forteresse assiégée par des forces écrasantes. » Toute la justification de l'acceptation du gouvernement de Pragùe est là, et c'est un devoir pour tous de reconnaître loyalement la grandeur du sacrifice que le peuple tchécoslovaque consent ainsi au salut de la paix en Europe....