Extrait du journal
de quelques unités seulement, mais il no serait pas possible de soutenir que la progression ait cessé d’être croissante. En effet, la statistique des affaires criminelles n’en suppute pas-une catégorie, spéciale, très- nombreuse ' cependant, dont le chiffre demeure toujours inconnu : ce sont celles que le. ministère public soustrait à la juridiction des assises pour les correctionnaliser. Aucun chiffre, même approxima tif, ne peut être indiqué à ce sujet. Ce que l’on sait bien, néanmoins, c’est que la tendance à la correc tionnalisation est loin de s’affaiblir et que cette forme de la répression est généralement suivie dans tous les grands parquets, qui comptent, naturellemant, le plus grand nombre d’affaires.,11 est regret table qu’aucune indication ne soit fournio sur ce point, car s’il , on était autrement, le degré de là criminalité actuelle pourrait être mathématiquement déterminé. Au surplus, voici une indication concluante en ce qui concerne les attentats les plus graves, c’est-àdire les meurtres, les assassinats et les tentatives de ces mômes crimes. Sauf un léger fléchissement en 1902, que la correctionnalisation peut facilement ex pliquer, de 343 on 1901, ils ont atteint progressive ment le chiffre de 462 en 1905. Il n’est pas inutile de remarquer, en outre, que le nombre des crimes de cette espèce, dont les parquets ont dû abandonner la poursuite, est passé de 500 en 1901 à 624 en 1904. Ce chiffre s’est abaissé on 1905 sans cause appa rente. * Cotte insuffisance manifeste de la police judiciaire et cette progression corrélative de la criminalité ont été signalées dès 1906 par le président du conseil d’alors, M. Sarrien, ministre do la justice, dans, son. rapport sur la statisti'qùe do cette année, où il dit textuellement : « Ces révélations de la statistique méritent la plus grande attention. Si elles écartent, pour l’instant, toute interprétation alarmante, elles n'en constituent pas moins un indice des plus gra ves au point de me de la sécurité publique. » De son côté, l’année suivante, l'honorable garde dos sceaux actuel,' M. Guyot-Dessaigno, dans son rapport sur /Wüefnière statistique que nous connaissions, celle de 1905, après avoir constaté que dans cette année, le nombre des assassinats et des meurtres dénoncés s’est élevé à 1,075 au lieu de 795 en 1901, conclut ainsi : « Cette recrudescence des ci’imes de sang, qui se dégage si nettement de l’examen des chiffres, pourrait, si elle persistait, devenir inquiétante. » Or, elle a persisté tellement que sur tous les p.oints du territoire, l’opinion publique a signalé le péril par des manifestations sans précédents. Jus qu’ici, en effet, les membres des jurys de jugement n’avaient jamais signé que des recours en grâce. A l’heure actuolle, ces citoyens, justement alarmés, formulent des requêtes impératives pour l’exécution intégrale des arrêts de justice, qui seule, à leurs yeux, peut rassurer les honnêtes gens en faisant trembler les malfaiteurs. Il est donc bien vrai que nos moyens de défense et de répression contre l’armée du crime sont devenus lamentablement insuffisants, que le mal est grave et profond. L’examen des causes qui ont produit cette défaillance involontaire dos pouvoirs répressifs est toutefois de nature à nous révéler les mesures lés plus efficaces pour la faire cesser. — X. ——■—; AFFAIRES COLONIALES...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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