Extrait du journal

res précises; nos lettres de convocation ont beau nous avertir que le rideau sera impitoyablement levé à huit heures, il n’y a pas moyen : les mœurs sont plus fortes que toutes les recommandations et pres criptions. -, Là salle est vide; il faut donc attendre. Et je ne cesserai de le répéter : le mal va sans cesse empirant. Dans cinq ans au plus, on ne commencera pas avant neuf heures et demie; dans dix ans, avant dix heures, et si d’ici là, on ne trouve pas une solution, c’en sera fait du théâtre en Fran ce. Il ne restera plus que le café-concert et le cirque. Je compte toujours sur les matinées du ' dimanche pour habituer doucement le pu blic à une révolution dans l’heure du spec tacle. Il est à peu près certain qu’avant peu de temps elles auront tué la représentation du soir. Elles ont commencé à une heure de l’après-midi, il y a dix ans; elles sont déjà maintenant à deux heures, deux heu res et quart. Elles seront bientôt à trois heures; il y a là une loi de progression dont je ne saisis pas les causes, mais qui semble, être constante, puisque nous en voyons les effets s’en dérouler avec une régularité qui ne s’est iamai6 démentie depuis cinquante ans et plus. Elles descendront à quatre, du moment qu’elles n’auroc.i plus à compter avec la représentation du soir. Un imprésario s’avisera quelque jour de donner une matinée littéraire le jeudi, et peu à peu> sans que lé public y prenne garde, il s’opérera dans les habitudes pari siennes un -revirement qui nous ramènera aux heures de nos pères, lesquelles ont été gardées par: toute l’Europe, et sont le mêmes à Arienne, à Berlin, à Naples et Saint-Pétersbourg. En attendant, nous resterons dans nos stalles jusqu’à deux heures du matin, puis qu’il n y a pas moyen de faire autrement. Et les jours suivants, le théâtre ne pourra finir a minuit qu'en sacripant .les troi...